Récit rapiécé (2) (2022)Société d'histoire de la Baie-James
Récit rapiécé
Au-delà de la route est le collage d'un
récit de voyage éparpillé entre Chicoutimi et Chibougamau.
Un récit rapiécé.
Dans une boîte, à la Société historique du Saguenay, dormait un album de collages, trouvé par hasard. Paul Tremblay, y avait rassemblé quelques photos, notes et coupures de journaux racontant son voyage au pays du cuivre.
Le jeune journaliste y immortalise le Chibougamau de 1939 qu'il a visité, alors que près d’un millier de personnes gravitaient autour du campement minier. Au temps des rêves de ruée vers l'or. Avant que la guerre ne vide le camp de ses habitants. Avant qu’une route permanente ne mette fin à l’isolement de la région.
Dans une boîte à la Société d’histoire de la Baie-James, des photos de ce même voyage ont été retrouvées. Mieux : on y trouve une entrevue réalisée avec un Paul Tremblay de près de 80 ans, se remémorant son séjour à Chibougamau.
Voilà tout ce qu'il fallait pour rapiécer son récit.
Route vers Chibougamau en construction (1939)Société d'histoire de la Baie-James
Paul Tremblay, le jeune
« Récit d'un voyage de 300 milles dans le Nord-Ouest de la province de Québec. »
Une semaine à Chibougamau
« Parti de Chicoutimi le dimanche soir, avec M. Antoine Dubuc, gérant de la compagnie de téléphone Saguenay-Québec, nous arrivons à St-Félicien à 11h30. Le snow-mobile de M. Armand Levesque, directeur des travaux de la route, nous attend à la gare. »
Paul Tremblay et Antoine DubucSociété d'histoire de la Baie-James
En plein chantier
« Le lundi matin, le soleil est radieux; la nature se pare comme pour nous faire faire un voyage superbe. Dès notre lever, nous allons inspecter les lieux. Nous sommes en plein chantier de construction. »
Dépôt no 1, sur la route de Chibougamau (1938)Société d'histoire de la Baie-James
« Il y a la bâtisse pour les ingénieurs et le personnel du ministère, le magasin, le bureau de la Chibougamau Development Co. Ltd., le garage, la forge, les hangars, la cuisine et les dortoirs pour environ 150 hommes. »
Campement en construction sur la route de ChibougamauSociété d'histoire de la Baie-James
« [...] environ 800 hommes travaillent présentement dans la route de Chibougamau, mais il y en aura bientôt 1200 à 1500. »
Snowmobile enlisé sur la route de ChibougamauSociété d'histoire de la Baie-James
Soirée chez les [Cris]
« [L]es hommes sont allés à la chasse pendant que les femmes travaillent. Elles font avec une habileté sans pareille, des mitaines en orignal, des raquettes et autres objets. Autour de nous, suspendus au mur, des raquettes, une hache, une scie, un fusil, quelques ustensiles. »
Sophie Blacksmith (veuve) et ses enfants (1938)Société d'histoire de la Baie-James
Passerelle sur la route de Chibougamau (1938)Société d'histoire de la Baie-James
Pont sur la rivière Ashuapmushuan (1939)Société d'histoire de la Baie-James
Voyage avec des chiens
« Comme tous les ponts ne sont pas encore terminés pour se rendre à Obalski et que le tracteur n’a pas encore « cassé » le chemin d’hiver plus loin que le Lac aux Dorés, nous faisons ce trajet avec des chiens. »
Voyage en chiens de traîneaux sur le lac aux Dorés (1939)Société d'histoire de la Baie-James
« Nous traversons le lac Gabriel, le lac Caché et la baie du même nom. Et nous arrivons aussi à Obalski pour le déjeuner, après avoir passé les camps de la Chibougamau Properties sur le lac Caché. À cet endroit, il n’y a qu’un gardien dans le moment. »
Voyage en chiens de traîneaux sur le lc aux Dorés (1939)Société d'histoire de la Baie-James
À Obalski
« À Obalski, il y a un joli petit village fort accueillant. Une dizaine de camps comprenant cuisine, dépôts, dortoirs, hangars, etc. »
Campement de la mine Obalski (1939)Société d'histoire de la Baie-James
« Nous apercevons les hautes cheminées de la mine Obalski. [...] toute la machinerie que nous voyons a été transportée par des tracteurs et avions, en mars et avril 1937, et que la mine a opérée tout l’été 1937 jusqu’à la fin d’octobre de la même année. »
Mine ObalskiSociété d'histoire de la Baie-James
Puit de la mine Obalski, Chibougamau (1937)Société d'histoire de la Baie-James
Yvonne Lafont et Roméo Coulombe devant la mine Obalski (1937)Société d'histoire de la Baie-James
Mine Obalski (1939)Société d'histoire de la Baie-James
Inauguration du téléphone
« Nous revenons au petit village enchanté de ce que nous avions vu. Vers 4 heures, nous parton pour aller chez M. Coulombe, à environ 2 milles d’Obalski. Ce M. Roméo Coulombe, de Loretteville, est garde-chasse à Chibougamau et correspondant de La Presse. C’est chez lui qu’est la centrale téléphonique de la ligne Chibougamau–Saint-Félicien. »
« À peine sommes-nous arrivés, M. Antoine Dubuc s’empresse d’inaugurer la ligne Chibougamau-Saint-Félicien et demande à parler à Chicoutimi. Cet essai ayant été des plus fructueux, il se hasarda à parler à Québec. Le résultat fut encore plus surprenant, car M. Dubuc parla à Québec tout aussi bien qu’à Chicoutimi. »
[Paul Tremblay?], Yvonne Lafont et Roméo Coulombe au campement Obalski (Chibougamau) (1939)Société d'histoire de la Baie-James
Le premier mariage et le premier bébé
« [M. Coulombe] nous apprend qu’il s’est marié à Chibougamau et que ce fut le premier et seul mariage dans cette région. [...] Il fit venir en avion l’abbé Caillé, de Parent en Abitibi, qui bénit le mariage. Les pères des deux époux vinrent aussi en avion. »
« Nous apprenons aussi que la sœur de M. Coulombe, qui est mariée à M. Laurent Lafont, prospecteur de Chibougamau, a eue le premier bébé à Chibougamau. Déjà âgé de 4 mois, il se porte bien et semble vouloir faire un bon prospecteur. »
Yvonne Lafont et Roméo COulombe devant leur cabane, servant aussi de téléphone public. (1939)Société d'histoire de la Baie-James
Coût élevé de la vie
« À cause du transport par avion, ce qui est très coûteux, tout est fort cher dans cette région. Ça coûte 1,75$ à 2$ par jour pour nourrir un homme, 3,50$ à 4$ par jour pour un cheval et 10$ par mois pour nourrir un chien."
« Comme les chiens offrent le meilleur moyen de transport à Chibougamau, tous les prospecteurs et les gens de l’endroit en ont deux, trois et même quatre, ce qui coûte très cher. Le sucre se vend 13$ la poche et les patates 8$, et tout le reste est à l’avenant. »
Yvonne Lafont au campement Obalski (1939)Société d'histoire de la Baie-James
La Consolidated Chibougamau Goldfield
« La mine est située sur le bord du Lac aux Dorés, dans la Baie des Cèdres. Les débuts de cette mine, une des plus importante de toute cette région minière, remontent à1928 ou 1929, alors que Glad McKenzie creusa un puits de 19 pieds. »
Mine Chibougamau Consolidated Goldfield (1939)Société d'histoire de la Baie-James
« Cette dernière qui employait environ 75 hommes au temps des opérations commença à exploiter la mine en 1933 et cessa ses opérations en 1937. Aussitôt que le chemin sera terminé, cette mine reprendra ses opérations. »
[?] , Jos Sabourin, Antoine Dubuc et Roméo Coulombe (1939)Société d'histoire de la Baie-James
Un voyage de 300 miles
« Notre voyage est terminé. Nous revenons à Saint-Félicien après avoir parcouru une distance de plus de 300 milles en snow-mobile, dans des chemins excellents, et sans aucune difficulté, tout en ne nous pressant aucunement. »
« Il est évident, d’après tout ce que nous avons vu, que cette région est appelée à devenir le grand centre minier de la province de Québec. »
Route vers Chibougamau en construction (1939)Société d'histoire de la Baie-James
Paul Tremblay, le vieil homme
Mémoire d'un périple d'un autre temps.
Adaptation d'un collage de voyage de M. Paul Tremblay, journaliste.
Recherche et mise en ligne : Marie-Claude Duchesne
Archives
Récit de Paul Tremblay, 1939 : Société historique du Saguenay | P002,S01,D1151
Photographies : Société d'histoire de la Baie-James | Collection P5,S2,SS4 SHBJ
Témoignage audio : Société d'histoire de la Baie-James | Collection P5,S2,SS1 SHBJ