Emblème du patrimoine industriel mulhousien, la
« Grande Machine » incarne la transition technologique entre la
première et seconde industrialisation.
De son démontage à sa renaissance au musée Electropolis:
découvrez la seconde vie du groupe électrogène à vapeur Sulzer-BBC.
Vue d'ensemble de la centrale avant démontage du groupe électrogèneMusée Electropolis
En 1978, les établissements DMC se préoccupent du devenir de leur groupe électrogène Sulzer-BBC de 1901 et proposent de le donner à une institution qui le mettrait en valeur au titre du patrimoine. Ainsi naît l'AMELEC (Association pour le Musée de l’électricité), association qui gère toujours le musée Electropolis.
Jonathan Minns au travail dans l'ancienne centrale DMCMusée Electropolis
La restauration de la machine est entreprise sous la direction de Jonathan Minns, spécialiste mondial des machines à vapeur et personnage haut en couleurs capable de parler avec passion de "l'érotisme" des machines.
Relevé technique sur une soupapeMusée Electropolis
Il est décidé de déplacer la machine de l'usine DMC vers le site actuel du musée. Dans les entrailles de ses fondations, chaque élément est repéré, photographié et mesuré avant le démontage.
La machine en cours de démontage chez DMCMusée Electropolis
La machine est composée de 170 tonnes de matériaux différents endommagés par 30 ans d'inactivité. Fonte, acier, laiton, bronze, cuivre, verre, bois, marbre, cuir... nécessitent des techniques de restauration adaptées.
Portage d'un boulonMusée Electropolis
Un boulon de 80 kg doit être porté par deux personnes !
Le toit de la centrale DMC démontéMusée Electropolis
Il faut découper le toit de la centrale pour en extraire les pièces les plus grandes.
Levage du rotor de l'alternateurMusée Electropolis
Fin 1983, les 17 tonnes de la partie supérieure du rotor sortent pour la première et dernière fois de la centrale.
Levage du rotor de l'alternateurMusée Electropolis
Une partie de l'alternateur monte au-dessus des toits de Mulhouse.
Les fondations poséesMusée Electropolis
Les fondations en brique de la centrale DMC font l'objet d'un relevé. Les nouvelles fondations en béton reprennent au millimètre près le tracé des anciennes.
Le démontage et le remontage nécessitent des outils évoquant Charlie Chaplin dans "les temps modernes". La plupart des outils accompagnent la machine depuis 1901.
Vue d'ensemble des pièces dans l'atelier de restaurationMusée Electropolis
Malgré le démontage de milliers de pièces assemblées depuis plus de 80 ans et pesant entre quelques grammes et 17 tonnes, une seule a été légèrement tordue.
Importante corrosion des soupapes d'une pompe à vide avant restaurationMusée Electropolis
Certaines des pièces restées dans l'eau durant des années, comme les condenseurs et les pompes à vide, n'ont pas pu être restaurées et ont été refaites à l'identique.
Peinture du stator de l'alternateurMusée Electropolis
Certains éléments reçoivent jusqu'à 7 couches d'apprêt et de peinture.
La restauration de la machine prendra environ deux ans, de son démontage à sa remise en état de fonctionnement dans le futur musée début 1986.
Arrivée de la grue au futur muséeMusée Electropolis
Les pièces les plus grandes sont installées dans le futur musée à l'aide d'une grue, entrée par une issue et une rampe spécialement aménagées. Le bâtiment s'est donc refermé autour de la machine.
Remise en place d'un piston basse pressionMusée Electropolis
Les deux pistons basse pression, les plus grands, ont un diamètre de près d'un mètre.
Remise en place d'un boulon de serrage du rotor d'alternateurMusée Electropolis
L'un des boulons de 80kg réunissant les deux parties de la roue polaire est remis en place. Il permet de solidariser deux pièces pesant chacune 17 tonnes.
Courroie d'entraînement de l'excitatrice : marque "J. Schultz, Mulhouse Bourtzwiller".Musée Electropolis
La courroie en cuir d'entraînement de l'excitatrice est d'origine. Elle continue d'être traitée une fois par an avec de l'huile de pied de bœuf.
Mais il a fallu attendre 2015 pour découvrir par hasard qu'elle porte une marque de fabrique.
Le démontage, la restauration et le remontage auront nécessité 20 000 heures de travail toutes entreprises confondues.
Le groupe électrogène après restaurationMusée Electropolis
Fraîchement réinstallée, la machine est à nouveau aussi rutilante qu'à son inauguration.
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C’est en 1987 que le musée Electropolis, qui obtient l‘appellation Musée de France en 1996, ouvre ses portes et présente la machine Sulzer-BBC au public pour la première fois. Elle s’inscrit dans une muséographie chronologique présentant l’histoire de l’électricité et l’évolution de ses usages.
Aujourd’hui, la « Grande Machine » continue d’étonner petits et grands. Les visiteurs peuvent en effet admirer son fonctionnement et profiter d’un spectacle multimédia qui retrace son histoire et illustre le contexte technique, social et économique mulhousien à la fin du XIXe siècle.
Crédits:
© Henri COLLOT
Remerciements :
- à Damien Kuntz, responsable du service scientifique au Musée Electropolis.
- au Pôle valorisation du patrimoine industriel du groupe EDF.