Les pressoirs angevins

L'épopée des pressoirs angevins commence dans l'atelier de Joseph Vaslin à Martigné-Briand (Maine-et-Loire). En 1857, il dépose un brevet pour un pressoir en bois à cage carrée et à vis horizontale.

Les descendants de Joseph Vaslin apportent des améliorations à ce pressoir à coffre. En 1919, il est équipé d'une cage ronde. En 1927, la cage devient tournante et se dote d'un système de rebêchage automatique permettant de mieux brasser les marcs lors du pressurage. En 1929, les pressoirs sont motorisés.

En 1945, Joseph Vaslin (3ème du nom) revend ses brevets et son entreprise à Gaston Bernier, qui fonde les Constructions Méca-Métalliques Chalonnaises (CMMC) à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire).

En 1946, l'entrepreneur Gaston Bernier installe les Constructions Méca-Métalliques Chalonnaises (CMMC) à Chalonnes-sur-Loire pour y industrialiser la fabrication des pressoirs Vaslin.

Dès 1946, l’entreprise utilise un monorail permettant de déplacer les pressoirs sur toute la chaîne de production. Ce système améliore la production et facilite le chargement de la marchandise.

Sur cette photographie, la cage d'un pressoir est déplacée à l’aide du monorail vers l’atelier de montage.

Vue de l'extérieur de l'entreprise CMMC et du monorail servant au chargement des pressoirs.

Le monorail traverse tous les ateliers de l'usine jusqu'à la voie ferrée. Le chemin de fer étant le principal moyen d'expédition jusqu'en 1975.
Sur ce cliché, des salariés de l'entreprise posent devant un convoi de pressoirs au départ de Chalonnes-sur-Loire.

À partir des années 1960, le service recherches et développement des CMMC met au point de nouveaux procédés de fabrication des pressoirs. Cette photographie montre l’élaboration sur site de la fibre de verre, nécessaire à la confection de nouvelles cages de pressoirs.

Progressivement, Gaston Bernier développe un réseau international de concessionnaires en parallèle d’un système de filiales. Italie, Allemagne, Japon… Les CMMC exportent leurs innovations dans le monde entier.

Expédition de pressoirs par chemin de fer au départ de la gare de Chalonnes-sur-Loire en 1954.

Pressoirs Vaslin sur le port de Marseille dans les années 1960. Ils sont en attente de partance pour la Corse.

Ce modèle de type Koopérative a été fabriqué pour être exporté en Europe de l’Est en 1959.

À partir de 1946, les pressoirs Vaslin modèle Perfecta sont munis d’une cage cylindrique tournante en bois. Le pressoir est équipé de chaînes intérieures, permettant de décoller les raisins de la cage lors de la pressée.

Ce pressoir horizontal, à cage tournante et rebêchage automatique, est l’un des premiers sortis des chaînes de production des Constructions Chalonnaises (CMMC) en 1946. Construit dans un contexte de pénurie en matière première, il a été fabriqué avec des matériaux de réemploi.

Alors détentrice du brevet, la société Frédéric Froger octroie en 1947 la construction du pressoir horizontal Perfecta aux CMMC.

Évolution du Perfecta, le pressoir Cepdor est développé à partir de 1952. Il apporte quelques améliorations : la boîte de vitesse et l’arrêt automatique du pressoir en fin de pressée.
Ce pressoir horizontal de 35 hectolitres avec programmation est destiné aux coopératives.

Au cours des années 1950, la gamme de pressoirs Vaslin Coopérative est développée. Elle marque les débuts des pressoirs de couleur jaune, des cages en fibre de verre et des châssis en tôle. L’entreprise développe des pressoirs de grande contenance (60 hectolitres), qui ouvrent la voie à de nouveaux marchés internationaux, dans les coopératives et grands domaines viticoles.

Gaston Bernier (au centre) présente un pressoir Vaslin, lors du salon de la machine agricole à Paris en 1959.

Pressoirs horizontaux modèles Coopérative 65 installés en série dans une coopérative viticole des Charentes dans les années 1960.

Les pressoirs Vaslin Véritas sont le symbole de l’automatisation totale des pressoirs. La programmation préétablie libère les vignerons d’une astreinte contraignante au pressoir.

Sur cette photographie des années 1970, le modèle Véritas est installé dans la cave d'un particulier. Après la macération en cuve, les raisins sont transférés vers le pressoir grâce au tapis élévateur.

Publicité des années 1970 présentant le pressoir Vaslin Véritas électronique avec quatre programmes de pressurage.

Le modèle PA développé vers 1975 est une évolution du modèle Véritas. Il est désormais doté de portes annulaires, ne nécessitant plus d’intervention manuelle lors du remplissage et du vidage.

Les gammes Cep et PHP offrent de nouvelles fonctionnalités, notamment un remplissage entièrement automatisé et un égouttage plus efficace. Ces modèles seront les derniers modèles de pressoirs mécaniques développés par les CMMC.

En 1986, le groupe suisse Bucher rachète les CMMC. Il choisit de conserver le nom de Vaslin, bien implanté dans le monde viticole, pour sa branche pressoirs. Ce rachat entraîne une profonde mutation dans la production. La nouvelle entreprise Vaslin Bucher développe en effet une gamme de pressoirs inédite : les pressoirs pneumatiques. Durant 10 ans, elle continue cependant de produire des pressoirs mécaniques.

Cette vue de l'atelier de montage illustre la transition entre la production des pressoirs mécaniques (à droite) et des pressoirs pneumatiques (à gauche).

Les salariés ont dû s'adapter aux pressoirs pneumatiques : cette nouvelle technologie nécessite d'être formé à la fabrication de pressoirs en acier inoxydable et à la confection de membranes en polyester.

Par la suite, de nouvelles gammes de pressoirs sont conçues : Delta, RPA, XP...

Pressoir pneumatique Bucher RPF30 en cours de nettoyage par un ouvrier viticole.

Depuis le milieu du XIXème siècle, les pressoirs anvegins s'affirment dans le paysage viticole.

Et l'histoire ne cesse d'évoluer : implantée à Chalonnes-sur-Loire, l'entreprise Bucher Vaslin produit toujours de nombreuses gammes de pressoirs...