Espoir I (1903/1903), Klimt, GustavMusée des beaux-arts du Canada

« Le tableau est le célèbre, ou devrions-nous dire sulfureux, Espoir I de Klimt, montrant une jeune femme passablement enceinte que l’artiste a osé peindre nue. Un de ses chefs-d’œuvre. Une création extrêmement touchante. La jeune femme évolue dans la sérénité de sa condition, menacée de tous côtés par les démons grotesques et luxurieux de la vie […], mais ces dangers ne l’effraient pas. Elle passe, imperturbable, le long de ces monstres, pure et invulnérable sous l’effet de l’"espoir" qu’elle porte en son ventre. » (Ludwig Hevesi, ami de Klimt et critique d’art, 1905).

Dans cette peinture à la symbolique forte, où formes naturalistes et expressionnistes se côtoient dans un tourbillon éblouissant d’ornementation, Klimt combine la promesse de vie nouvelle et les forces destructrices de la mort.

Des études préliminaires pour la toile montrent un couple réuni dans un moment d’intimité paisible, l’homme passant un bras protecteur autour des épaules de sa compagne enceinte.

Dans le tableau terminé, pourtant, le personnage squelettique de la Mort se tient à proximité de la femme, sa cape bleue diaphane rehaussée d’une cascade menaçante de motifs en forme de dents tout au long du corps de cette dernière.

La queue sinueuse d’un monstre marin sombre et écailleux entoure le modèle et la Mort.

Cette forme étrange, aux allures de ballon de baudruche avec sa patte en forme de griffes et ses yeux ternes, sans expression, est une variation sur Typhon, l’une des « puissances hostiles » mettant l’humanité en péril dans la Frise Beethoven, réalisée par Klimt en 1902.

À l’arrière-plan se profilent trois personnages funèbres drapés dans des pèlerines élégamment ornées : une gorgone d’abord apparue dans la Frise Beethoven et deux têtes effrayantes, dont on pense qu’elles représentent la maladie et la folie.

Ces menaces redoutables ne font que renforcer la dimension déconcertante de la nudité audacieuse de la figure féminine et le regard soutenu, imperturbable, qu'elle fixe sur le spectateur auquel elle expose son corps flamboyant, confiante dans le renouveau qui est en elle.

Le portrait hardi d’une nouvelle maternité peint par Klimt était en contravention flagrante avec les normes de bienséance en usage à Vienne en ce début de siècle, et l’intention affichée par l’artiste de présenter Espoir I au public en 1903 a failli provoquer un scandale.

Klimt a eu ce commentaire à propos de l'œuvre : « Tout est laid : elle, et ce qu’elle voit. Il n’y a qu’en elle que s’épanouit la beauté, l’espoir. Et c’est ce qu’expriment ses yeux ». (Klimt, 1903).

Crédits : histoire

Le Musée des beaux-arts du Canada

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