La peinture à l'huile chez Kandinsky

Une technique omniprésente et essentielle à l'œuvre de Kandinsky, qui accompagnera son évolution

Les tubes et couleurs commerciales par Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Dans son ouvrage Regards sur le passé, Kandinsky parle avec amour et admiration de sa première boîte de peinture à l’huile, dans des termes organiques :

Portrait de Vassily Kandinsky adolescent Portrait de Vassily Kandinsky adolescent (c. 1885), Dimo, V.Centre Pompidou

« Avec de l’argent lentement mis de côté, je me suis acheté à treize ou quatorze ans, une boîte de peinture à l’huile. Ce que je ressentis alors, ou, pour mieux dire, l’expérience que je vécus en voyant la couleur sortir du tube, je la fais encore aujourd’hui.  »  

Etude pour Schwarz und Weiss, premier tableau (1909), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

« Une pression du doigt et, (…) ces êtres étrangers que l’on nomme couleurs venaient l’un après l’autre, vivants en soi et pour soi, autonomes, et dotés des qualités nécessaires à leur future vie autonome, et, à chaque instant, prêts à se plier librement à de nouvelles combinaisons, à se mêler les uns aux autres, et à créer une infinité de monde nouveaux. »

« Certains gisent là, forces déjà épuisées, affaiblies, durcies, mortes, vivants souvenirs de possibilités passées, non voulues par le destin. Comme en un combat, comme en une bataille, elles sortent du tube, ces forces fraîches, jeunes, qui remplacent les vieilles. »

« Au milieu de la palette est un monde étrange, les restes des couleur déjà utilisées qui, loin de cette source, vagabondent en incarnations nécessaires sur les toiles. »

« Il y a là un monde venu à l’existence de par la volonté du peintre, pour les tableaux déjà peints, mais qui fut aussi déterminé et créé par des causes accidentelles, par le jeu énigmatiques des forces étrangères à l’artiste. »

« Et je leur dois beaucoup à ces hasards : ils m’en ont bien plus appris que n’importe quel professeur ou n’importe quel maître. »

L'étagère contenant des pots de pigments dans l'atelier de Vassily Kandinsky à Neuilly-sur-Seine par AnonymeCentre Pompidou

Ce matériel de peinture accompagne Kandinsky lors des différentes étapes de sa vie jusqu’à son atelier de Neuilly.

Herbst in Bayern (Automne en Bavière) (1908), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Lors de ses années d’études à Munich comme durant ses années nomades avec Gabriele Münter en Europe, il réalise un nombre important de petites études à l’huile d’après nature, exécutées en plein air au couteau et à la palette.

Avant-guerre, son langage abstrait va se développer à travers de grands formats à l’huile.

Im Grau (Dans le gris) (1919), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Après son retour forcé à Moscou, Kandinsky cesse de peindre. En 1919, Dans le gris est l’œuvre avec laquelle Kandinsky reprend magistralement la peinture et revient aux grands formats, après s’être concentré à diverses pratiques graphiques.

Dans ce tableau, ce qui frappe d’emblée est le fond couleur de glaise, surface sur laquelle se déplace une grande variété d’éléments.

La couleur, assourdie par le gris, rejoint la non-couleur : l’opposition du rouge et du bleu s’équilibre à l’aune des relations entre blanc et noir.

Hilla von Rebay peignant dans son atelier à Redding Hilla von Rebay peignant dans son atelier à Redding (c. 1935), AnonymeCentre Pompidou

« Dans le gris est la conclusion de la période dramatique, celle où j’accumulais tellement de formes », écrit l’artiste en 1936, à sa protectrice américaine Hilla Rebay.

Etude pour Im Grau (Etude pour Dans le gris) (1919), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Contrairement à la plupart des grandes toiles moscovites, Kandinsky a emporté avec lui cette œuvre pivot qui annonce le développement d’un nouveau langage, basé sur la géométrie.

Etude pour Auf Weiss II (1922-12-22), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Établi au Bauhaus à Weimar de 1922 à 1925,  la peinture de l’artiste devient rigoureusement géométrique.

Gelb-Rot-Blau (Jaune-Rouge-Bleu) (1925), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

A partir de 1925, à Dessau, la peinture de Kandinsky renoue alors avec la ligne courbe, les dégradés de couleur nuancent à nouveau ses compositions. Jaune-Rouge-Bleu, est l’œuvre la plus importante de cette période.

Développement en brun (1933), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Il commence à faire des expérimentation avec un aérographe, vaporisateur des pigments de couleurs, pour créer des effets de transparence comme dans sa dernière toile « allemande », Dans le brun, qui sera achevée à Paris, quelque temps après son arrivée.

Bleu de ciel (1940), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Kandinsky va peindre encore dans un nouveau langage pictural biomorphe quelques chefs- d’œuvre jusqu’à ce qu’il doive renoncer aux grands formats à l’huile en raison des pénuries sous l’occupation allemande deux ans avant sa disparition en 1944.

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