L'amour que Gustav Klimt portait aux chats est légendaire. L'un des plus beaux portraits créés par le peintre le montre en train de tenir un chat dans ses bras. Un grand nombre de chats vagabondaient librement dans les pièces de ses deux ateliers : celui situé sur Josefstädterstraße en centre-ville (qu'il a utilisé jusqu'en 1911) et le second situé sur Feldmühlgasse, à la périphérie de la ville. Gustav Klimt savait parfaitement que les chats semaient la pagaille dans ses esquisses et les endommageaient parfois. Mais cela ne le dérangeait absolument pas.
Arthur Roessler, essayiste et critique d'art influent, a fait un compte rendu frappant de l'activité féroce des chats dans l'atelier du peintre. Il a évoqué également la réponse détendue de Gustav Klimt par rapport à ce comportement : "Un jour, alors que j'étais assis avec le peintre et farfouillais dans un tas de papiers, entouré de huit ou dix chats miaulant, ronronnant et jouant à se battre au point de faire s'envoler les feuilles d'études froissées dans toutes les directions, je lui ai demandé, perplexe, pourquoi il tolérait de telles facéties abîmant des centaines de magnifiques dessins. Il m'a répondu en souriant : 'Non, mon ami, même s'ils froissent et déchirent certaines feuilles, cela n'a aucune importance. Ils ne font qu'uriner sur les autres et, vous savez, l'urine est le meilleur agent de fixation !'"
Text: Österreichische Galerie Belvedere / Franz Smola
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