Un terroir riche
Les provinces de France illustrées Les provinces de France illustréesLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Entre Armor et Argoat, l’activité agricole et maritime a façonné les côtes et les campagnes offrant aux voyageurs une variété de paysages : ports de pêche, parcs ostréicoles, marais salants, cultures légumières et céréalières, élevages… Les ressources tirées du travail des paysans et marins pêcheurs permettent de faire vivre, sans disette ni famine, une population importante depuis des siècles.
Marchande de beurre des environs de Port-Louis Marchande de beurre des environs de Port-LouisLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
La table traditionnelle bretonne se caractérise par une grande diversité mais varie autour de six aliments produits dans la région : céréales, beurre, lard, pommes de terre, cidre et sardine se déclinent fort différemment suivant les pays bretons et les époques.
Point de salut, hors des crêpes ou des galettes !
Les bonnes crêpes ! Les bonnes crêpes !Le Carton Voyageur - Musée de la carte postale
L’évocation de la table bretonne est à l’origine de toute une série d’images stéréotypées omniprésentes : les tables creusées d’un emplacement pour verser les parts de soupe, l’ivresse des bretons, les femmes qui mangent debout, sans oublier la crêpe et la galette, devenue un marqueur de l’identité régionale.
Quimper.- Chez la crêpière, cuisson de la crêpe Quimper.- Chez la crêpière, cuisson de la crêpeLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Les photographes et éditeurs de cartes postales se transforment parfois en faiseurs d’image et véhiculent une image de « Bretons typiques » parfois loin de la réalité.
Dans
le cochon, tout est bon !
Le petit gorêt 5 Le petit gorêt 5Le Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Le lard est souvent l’unique viande consommée de manière régulière à la campagne. C’est un animal facile à élever, il est engraissé à la maison et ne coûte pas d’argent. Chaque famille élève son cochon, les familles paysannes mais aussi les artisans, les ouvriers dès qu’ils ont de la place chez eux.
Renneveux, près Vannes - On trinque avant le départ Renneveux, près Vannes - On trinque avant le départLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Les morceaux ne pouvant pas être conservés sont consommés lors d’un repas appelé « fête du boudin » ou « fête du cochon ». Joyeuses ripailles qui révèlent la place importante du cochon. Mais très vite il faut reprendre ses habitudes de frugalité, car le lard mis en charnier doit durer un an.
Prêt pour l'abattoir ! Prêt pour l'abattoir !Le Carton Voyageur - Musée de la carte postale
La viande « douce » comme le bœuf ou le veau qu’il faut acheter chez le boucher est donc un luxe réservé à des milieux sociaux plus argentés et plus citadins. Pour les ruraux, elle représente l’exception des grandes occasions comme les mariages.
De Saint Nazaire au Croisic - Marais Salants du bourg de Batz à Saillé. Paludière portant sa 'Gède' chargé de sel sur le 'Tremaït' De Saint Nazaire au Croisic - Marais Salants du bourg de Batz à Saillé. Paludière portant sa 'Gède' chargé de sel sur le 'Tremaït'Le Carton Voyageur - Musée de la carte postale
L’or blanc des Bretons, le sel marin
Les Mangeuses d'Andouilles en BRETAGNE Les Mangeuses d'Andouilles en BRETAGNE par AucunLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
En Bretagne, on a toujours ajouté cette pincée de sel qui fait la différence dans toutes les préparations culinaires, soit pour en relever le goût, soit pour le masquer lorsque les produits ne sont pas de première qualité. Le sel gris ou gros sel est une denrée prisée. D’un coût modique, il est à la portée de la majorité des familles.
La mise en sac et pesage du sel La mise en sac et pesage du selLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Les sauniers du pays guérandais et vannetais ont organisé un extraordinaire réseau de distribution qui permet d’approvisionner en sel, et à moindre frais pour le consommateur, jusqu’à la plus petite échoppe et ferme de Haute et Basse-Bretagne. La ménagère bretonne peut ainsi puiser à discrétion dans la boîte à sel pour assaisonner soupes, bouillies, pâte à pain, crêpes et galettes, beurre, pommes de terre…
Un Atelier de peinture Un Atelier de peintureLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Des salières pour le sel fin des gourmets
Faïencerie Bretonne de la Grande Maison HB, Quimper , L'Atelier des Peintres Céramistes Faïencerie Bretonne de la Grande Maison HB, Quimper , L'Atelier des Peintres CéramistesLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Quant au sel de table, il n’est qu’à la portée de quelques privilégiés, ceux là mêmes qui utilisent les épices. Les faïenceries de Quimper fabriquent alors des salières de « fantaisie » qui deviennent de véritables œuvres de composition tout en gardant leur fonction première, conserver le sel blanc. Avec le développement des chemins de fer et l’avènement du tourisme, les classes sociales les plus aisées se jettent sur ces salières de table créées par les artistes.
Les
repas des bretons lors des fêtes religieuses
Gens de Beuzec-Concq mangeant la bouillie Gens de Beuzec-Concq mangeant la bouillieLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
En fervent catholiques, les bretons ne consomment pas de viande le vendredi, jour maigre de la semaine. Ils la remplacent par du poisson, de la bouillie ou des crêpes et galettes.
La table d'honneur La table d'honneurLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Les évènements familiaux (baptêmes, communions, mariages et enterrements) allient à la fois solennité religieuse et importance sociale. Selon les régions, ils donnent lieux à de grands rassemblements mais le plus spectaculaire étant sans conteste le repas de noce, qui peut compter jusqu’à 1800 convives.
Les réjouissances profanes des pardons
Environs d'Etel. - Ste-MARGUERITE Environs d'Etel. - Ste-MARGUERITELe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Les pardons constituent l’une des occasions privilégiées pour festoyer, boire et manger. Autour de la chapelle, on installe des tentes, des cuisines roulantes et des buvettes. Selon les pays, l’air embaume les sardines grillées, la charcutaille, le ragoût, les saucisses, les pommes de terre et le café sans oublier les nombreuses crêpières accroupies devant des billig posées sur un trépied au-dessus de braises ou de mottes fumantes.
Le repas de baptême
A table A tableLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Il a lieu le plus souvent à l’auberge au retour de l’église, c’est un menu ordinaire arrosé d’un peu plus de cidre et de vin. En cadeau, l’accouchée reçoit des produits alimentaires pour reprendre des forces : vin, sucre, chocolat, café et même de l’eau de vie !
Une image qui fait vendre
Fine Bretagne , GRANDE DISTILLERIE THEOPHILE GUILLON Fine Bretagne , GRANDE DISTILLERIE THEOPHILE GUILLONLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Que serait la boisson sans le flacon ou l’aliment sans son emballage ? Les contenants alimentaires ajoutent un supplément d’âme à des produits en leur associant une image. Depuis les premiers temps de la réclame, l’industrie agro-alimentaire utilise l’image de la Bretagne pour vendre, développant les stéréotypes de la table bretonne : coiffe et galette pur beurre, pêcheur et boîte de maquereau, homme de la terre et produit laitier, sel de mer sur fonds de paysage guérandais mais aussi bière et chapeau rond !
Sardines. Arsène Saupiquet _ Nantes Sardines. Arsène Saupiquet _ NantesLe Carton Voyageur - Musée de la carte postale
Le mariage ainsi scellé entre produits et terroirs bretons est proclamé par voie d’affiches. Il est également gravé dans le verre des bouteilles et imprimé sur le métal des conserves avant de l’être sur les emballages plastiques. La « bretonnerie » ou « biniouserie » fait toujours vendre, il suffit de parcourir les rayons de nos hypermarchés pour le voir.
Merci à:
La commune de Baud
Le Carton voyageur - Musée de la carte postale
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