Autoportrait avec le singe (1938), Frida KahloAlbright-Knox Art Gallery
Les peintures de Frida Kahlo ne se limitent jamais à de simples représentations d'elle-même ou du monde qui l'entoure. Ses œuvres constituent en revanche un outil d'expression, une manière pour elle de traduire visuellement ses souvenirs et de révéler les pensées complexes qui lui traversent l'esprit. Ses autoportraits, en particulier, renferment des détails cachés et de nombreux symboles qui, une fois décryptés, permettent de mieux comprendre l'artiste. À l'aide de l'Art Camera, qui a capté les œuvres avec un niveau de détail incroyable, nous décryptons ici huit peintures de Frida Kahlo et tentons d'en dévoiler la signification secrète.
Autoportrait dédié à Léon Trotsky (1937), Frida KahloNational Museum of Women in the Arts
Comme l'indique le titre, cette peinture de 1937 est un cadeau à Léon Trotsky. Elle commémore la brève aventure entretenue par l'artiste avec le leader révolutionnaire russe en exil, peu après son arrivée au Mexique.
Il s'agit d'un autoportrait flatteur de l'artiste, où elle se représente élégamment vêtue d'une longue jupe brodée, d'un châle et de bijoux raffinés en or. Sa tenue traditionnelle fait allusion à un mouvement d'artistes mexicains actif au cours de la décennie révolutionnaire qui rejette les influences européennes et privilégie le retour aux traditions populaires et aux racines fondatrices de leur pays. Cet aspect se reflète également dans la composition de la toile : Frida Kahlo se tient sur ce qui ressemble à une scène avec des rideaux. Ce détail s'inspire des peintures traditionnelles mexicaines nommées "retablos", à savoir des ex-voto de la Vierge Marie ou de saints peints sur de l'étain. L'artiste en possédait toute une collection.
Frida Kahlo se dresse avec assurance et tient un bouquet de fleurs ainsi qu'une lettre à Léon Trotsky (ce qui est plus intéressant encore). En zoomant, on peut lire : "À Léon Trotsky, avec tout mon amour, je dédie cette peinture, le 7 novembre 1937. Frida Kahlo. Saint Ángel, Mexique." Elle réalise ce portrait à la fin de leur liaison secrète, après la saison estivale, alors qu'elle "se fatigue" de lui.
Portrait de Miguel N. Lira (1927), Frida KahloInstituto Tlaxcalteca de la Cultura
Ce portrait du poète mexicain Miguel N. Lira est commandé par le sujet lui-même, qui était un ami proche de Frida Kahlo. Elle réalise la peinture sur la base d'une photographie et, bien qu'il semble qu'elle n'était pas satisfaite du résultat final, Miguel N. Lira, lui, l'était. L'œuvre comporte une foule de petits détails qui reflètent la personnalité du poète et font allusion à des événements de sa vie. Le moulin à vent coloré et le cheval de bois, par exemple, rappellent l'enfance, tandis que le livre placé à sa droite renferme l'illustration d'une goyave ainsi que le mot "tu". Ces éléments renvoient au titre des deux premiers livres publiés de l'auteur.
Selon certains observateurs, la lettre "R", de même que les chiffres ou la poupée se trouvant en haut à droite, pourraient faire référence à la petite amie de Miguel N. Lira à l'époque, Rebeca Torres. Tous ces détails côtoyant le portrait du poète démontrent que Frida Kahlo ne se contente pas simplement de représenter ses sujets à l'identique, mais bien d'en proposer une riche mosaïque.
Le marxisme donnera la santé aux malades (1954), Frida KahloMuseo Frida Kahlo
Par la présence d'images à connotation plus politique, l'artiste tente de "servir le Parti" et de "soutenir la Révolution". Ici, elle adopte la croyance utopique selon laquelle les convictions marxistes permettraient à tout un chacun d'être sauvé et libéré de la souffrance et de la douleur.
Frida Kahlo se représente debout dans un corset en cuir, devant un arrière-plan divisé : on trouve, d'une part, la paix et des éléments positifs, et, d'autre part, divers symboles du mal et de la destruction. Outre les deux mains du marxisme qui la guérissent, l'un des détails les plus intéressants de la peinture réside dans le livre rouge du marxisme qu'elle tient. S'appuyant totalement sur son idéologie, Frida Kahlo se débarrasse de ses béquilles et évoque ainsi l'acte consistant à "donner la santé aux malades", qui est repris dans le titre de l'œuvre.
Par la présence d'images à connotation plus politique, l'artiste tente de "servir le Parti" et de "soutenir la Révolution". Ici, elle adopte la croyance utopique selon laquelle les convictions marxistes permettraient à tout un chacun d'être sauvé et libéré de la souffrance et de la douleur.
Frida Kahlo se représente debout dans un corset en cuir, devant un arrière-plan divisé : on trouve, d'une part, la paix et des éléments positifs, et, d'autre part, divers symboles du mal et de la destruction. Outre les deux mains du marxisme qui la guérissent, l'un des détails les plus intéressants de la peinture réside dans le livre rouge du marxisme qu'elle tient. S'appuyant totalement sur son idéologie, Frida Kahlo se débarrasse de ses béquilles et évoque ainsi l'acte consistant à "donner la santé aux malades", qui est repris dans le titre de l'œuvre.
Le portrait, l'un des derniers de l'artiste, reste inachevé. Elle le retravaille à plusieurs reprises et en modifie même le titre qui, initialement, offrait une interprétation plus directe de son intention, à savoir : Paix sur la Terre afin que la science marxiste guérisse les infirmes et sauve les opprimés du capitalisme criminel yankee.
Viva la vida (1954), Frida KahloMuseo Frida Kahlo
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Elle n'a jamais osé représenter l'accident directement dans une œuvre, mais ce tableau illustre le moment qui le précède. Un paysage calme et serein s'offre aux yeux du petit garçon. Dans la partie gauche de la toile, on distingue un magasin nommé "La Risa" (Le rire). Cette manière d'aborder l'accident constitue un parfait exemple de l'humour noir de l'artiste.
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