Arquebuse à rouet, France, vers 1615 Vue générale

D'une construction originale et d'une qualité esthétique remarquable, cette arme permet par le montage d'un canon en extension, la transformation en arquebuse d'un pistolet à rouet.
La platine à rouet de type classique est caractérisée par le développement inhabituel de la bride de rouet prenant appui sur une forte balustre et ciselée pour simuler une figure de dragon. Au revers, la contre-platine en fer découpée offre l'aspect du métal uni similaire à celui de la sous-garde et de la plaque de couche.
Le canon, très court, octogonal, taillé à pans, anciennement bruni, est insculpé au talon du poinçon attribué à Pierre Le Bourgeois, les initiales « PB » ; le pas de vis fileté ménagé à son extrémité facilite la fixation d'une longue allonge mobile, constituée d'un tube de métal dissimulé sous une couverte de bois agrémentée d'un filet d'argent dessinant une spirale, permettant de le transformer à la demande en une haute canne en plaçant un bouton à son extrémité.
Les aplats de la monture et les joues de la crosse accueillent des filigranes dorés et argentés associés à des plaquettes d'argent et de nacre, traçant les enroulements de volutes où s'épanouissent fleurs et feuillages. Ce même vocabulaire décoratif qui n'est pas sans évoquer les singularités du « style en cosse de pois », telles qu'illustrées par les « Bouquets d'orfèvrerie » de Balthazar Moncornet, se déploie dans l'ornementation des autres oeuvres de Pierre Le Bourgeois.