Née à Honfleur, fils de marin, jeune mousse, le peintre Eugène Boudin (1824-1898) conserve toute sa vie un lien étroit avec la mer. En 1863, il réalise ce tableau représentant une foule profitant d’une journée à la plage.
Le tourisme connaît ses débuts avec le développement du réseau ferroviaire. Il facilite l’accès aux côtes normandes. Les parisiens aisés viennent profiter des bienfaits des embruns marins de la Manche. Tous regroupés, assis et revêtus de beaux habits, ils donnent l’impression de tenir salon sur la plage.
Vus de dos, les personnages forment une frise dans le tiers bas de la toile, laissant la plus grande partie au ciel. Le titre du tableau fait référence à un vêtement féminin du Second Empire, la crinoline. Le mot suffit à faire référence à la bourgeoisie que Boudin aime représenter sur les bords de mer normands.
La touche de Boudin, rapide et légère, participe à rendre la sensation du vent marin. Dès ses débuts, il est particulièrement sensible aux variations d’atmosphère qu’il étudie sur le motif. Son travail en plein air et son iconographie moderne ont une influence capitale dans l’œuvre de Monet qui le rencontre en 1858.