Ce microscope, le plus prestigieux de la collection Giordano, est présenté dans l'exposition Espèces, la maille du vivant, dans la partie qui questionne la frontière « homme – animal », sous le titre La nature : un objet de collection et d’observation.
La séparation radicale entre la nature et la culture n’a de sens que dans la pensée occidentale. Les humains y forment des collectifs se différenciant par leur culture et excluant les autres êtres vivants. Ce n’est qu’à partir du 17e siècle que cette idée émerge véritablement. Progressivement, la vision occidentale du monde devient anthropocentrique. La nature se réduit à l’environnement de l’homme et à un objet d’étude qu’il peut maîtriser et posséder. Cette transformation va offrir un cadre très favorable au développement de la pensée scientifique.
Au cours des 17e et 18e siècles, les sciences de la nature jouissent d’un très grand engouement. On s’émerveille des découvertes et on collectionne des objets naturels plus insolites les uns que les autres. C’est l’époque où se constituent les cabinets de curiosités. L’un d’eux sera à l’origine de ce musée.
Les progrès techniques jouent un rôle important dans l’instauration de ce nouveau rapport au monde. L’apparition et le développement des microscopes contribuent à l’objectivation de la nature. L’observation à travers l’instrument en renforce la mise à distance.
Au siècle des Lumières, la soif de connaissance touche tous les milieux, mais les scientifiques et les amateurs les plus fortunés ont à cœur de montrer leur intérêt pour la science en commandant des objets d'une facture exceptionnelle.