Le premier musée de peinture ouvert au public en Europe
Après avoir abrité pendant plus de 160 ans des membres de la famille royale, le Palais du Luxembourg devient le premier musée des beaux-arts d'Europe. A partir de 1750, des tableaux de Léonard de Vinci, Poussin, Rembrandt, Le Titien ... et 21 toiles de Rubens à la gloire de Marie de Médicis sont exposés au public dans l'aile est du Palais.
Un Palais qui fut également une prison et une Cour de justice
A partir de juillet 1793, le Palais du Luxembourg devient une maison nationale de sûreté.
Vue intérieure de la chambre des Pairs au moment du procès de Louvel (1820-02-15/1820-06-06), Le Cornu (graveur et imprimeur)Sénat
Cellules de prison dans l'Annexe (1899)Sénat
Près de mille personnes y sont incarcérées parmi lesquelles Danton, Camille Desmoulin ou encore le peintre Louis David. Près du tiers seront guillotinés.
En 1815, le Maréchal Ney est jugé par la Chambre des pairs, assemblée en Haute Cour de justice.
Ici, l'aménagement des cellules dans l'annexe de la Bibliothèque en 1899.
Cellules de prison dans l'Annexe (1899)Sénat
En 1896, lorsque survient un autre complot contre la sûreté de l'État, des cloisons sont aménagées afin de créer des cellules pour les accusés.
Ici, l'annexe aménagée en prison pour les procès de la Haute Cour (Le Petit Journal, 8 octobre 1899)
La Haute Cour de Justice au Sénat. Palais du Luxembourg - Le réquisitoire de M. Quesnay de Beaurepaire du 12 avril 1889 (1889), Louis Tynaire (dessinateur) et Beltramp (graveur)Sénat
Le 12 avril 1889, le Sénat, réuni en Haute Cour, ordonne l'instruction du procès du général Boulanger et de ses soutiens accusés d'atteinte à la sûreté de l'État.
Les audiences commencent le 8 août. Le dossier d'accusation est faible, mais l'absence des prévenus, présentée comme un aveu de culpabilité, leur nuit considérablement.
Le 14, la Haute Cour les reconnaît coupables de « complot et d'attentat pour changer la forme du gouvernement » et les condamne par contumace à la déportation. Cette condamnation et la défaite électorale de septembre 1889 sonnent le glas du boulangisme.
En savoir plus sur les procès de la Haute-Cour de Justice
Hemicycle du Sénat lors du procès de Joseph Caillaux le 16 avril 1920 (1920-04-16), Chevojon (père)Sénat
Photographie de l'hémicycle transformé en Haute Cour de justice lors du procès de Joseph Caillaux pour « intelligence avec l'ennemi en temps de guerre » (avril 1920)
Pendant la guerre de 1870, une ambulance est installée dans le jardin et le palais se transforme en hôpital de guerre puis en cour martiale.
Sous la Commune, c'est dans le Jardin que seront fusillés les fédérés
© INA
Le siège du conseil municipal de Paris
A la suite de l'incendie de l'Hôtel de ville de Paris en 1871 par les Communards, le Conseil municipal de Paris s'installe au Palais du Luxembourg. Le Préfet de Paris y offre aussi des réceptions.
Séance du Conseil Municipal de Paris au Palais du Luxembourg (1870/1879), Gustave Janet et H. DutheilSénat
Séance du conseil municipal de Paris au Palais du Luxembourg
Le siège de la première conférence de la paix
C'est au Palais du Luxembourg en 1919 que les quatre pays vainqueurs de la Grande Guerre, et leurs alliés négocient les traités de paix. Ici, David Lloyd George (Royaume-Uni), Vittorio Orlando (Italie), Georges Clemenceau (France) et Thomas W. Wilson (États-Unis) dans la cour d'honneur du Sénat.
Banquet Wilson dans la salle des conférences (1919-01-20)Sénat
Lundi 20 janvier 1919, le Sénat accueille Thomas Woodrow Wilson, président des États-Unis d’Amérique à l’occasion d’un déjeuner, organisé dans la salle des Conférences du Palais du Luxembourg.
Cette réception solennelle réunit deux cent cinquante des plus hautes personnalités de France, d’Europe et des États-Unis qui participent, à Paris, à la Conférence de la paix.
La Seconde Guerre mondiale : de l'Occupation à la Libération
L'occupation du Palais du Luxembourg par l'état-major général de l'armée de l'air allemand (Luftwaffe), de la fin de l'été 1940 à la mi-août 1944, constitue une parenthèse sombre de son histoire.
Le Palais du Luxembourg à la Libération (1944-09), Chevojon (photographe)Sénat
Pendant cette période, le Palais et le Jardin sont transformés en une véritable place forte. Les installations sont fortement modifiées afin de répondre aux besoins de l'occupant.
Le Palais du Luxembourg à la Libération - Salle des conférence (Septembre 1944), ChevojonSénat
Lorsque les Forces françaises de l'intérieur (FFI) et les chars de la 2e division blindée du Général Leclerc y pénètrent le 25 août 1944, les dégâts sont impressionnants.
L'ameublement est renversé et mis en pièces. Partout des armes, des casques, des plans, des bouteilles de vin jonchent le sol...
Cour d'honneur du Palais du Luxembourg à la Libération (Septembre 1944), ChevojonSénat
A l'extérieur, les murs sont criblés de balles, le souffle des obus a brisé les vitres.
Des travaux seront immédiatement entrepris afin que, le 9 novembre 1944, le Sénat puisse accueillir la première séance de l'Assemblée consultative.
C'est à la tribune du Sénat que le Général de Gaulle annonça, le 9 novembre 1944, devant l'Assemblée consultative provisoire, la victoire totale des alliés sur l'Allemagne nazie © INA
Discours annoté du Général de Gaulle le 9 novembre 1944 à l'Assemblée consultative provisoire (1944-11-09)Sénat
Discours annoté du Général de Gaulle devant l'Assemblée consultative provisoire annonçant la victoire totale
Le Palais, siège de la seconde conférence de la paix
Ce n'est qu'en 1946, à l'occasion de la Conférence de la paix qui se déroule à Paris, que le Palais retrouve toute sa splendeur. Trois réunions se tiennent successivement pour tenter de résoudre les problèmes consécutifs à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Lors du 2e volet de la Conférence, les ministres des affaires étrangères : Molotov, Bidault, Byrnes, Benvin... se réunissent au Palais du Luxembourg.
Le siège du Sénat
Mais le Palais du Luxembourg constitue aussi et surtout le siège du Sénat. C'est dans son enceinte que Victor Schoelcher s'est levé pour abolir l'esclavage, que Victor Hugo a défendu la liberté et la République et que Robert Badinter a défendu l'abolition de la peine de mort.
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Sara GALLETTI, historienne, professeure à l'Université Duke (Caroline du Nord)
Franck BERGOUNIOUX, agent des services du Sénat
Direction de la Bibliothèque et des Archives du Sénat
Direction de l'Architecture, du Patrimoine et des Jardins du Sénat
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