Acquis par Marie de Médicis entre 1614 et 1631, le jardin du Luxembourg subit de nombreuses modifications, jusqu'aux travaux d'Haussmann, qui lui donnent son tracé actuel. La superficie actuelle du domaine - 25 hectares environ - équivaut à peu près à celle des acquisitions de Marie de Médicis, mais sa configuration a totalement changé. Le Jardin est affecté depuis 1879 au Sénat qui en assure la gestion, la surveillance et la conservation.
Gravure du Jardin vue depuis le Palais. On distingue au second plan la double terrasse et les palissades bordant les bosquets. A l'arrière plan, l'église des Chartreux.
Bien que le palais du Luxembourg soit conçu à l'image des palais italiens qui préservent l'intimité du jardin, ses occupants successifs autorisent l'accès des promenades au public parisien dès le milieu du XVIIe siècle. Seuls quelques propriétaires en restreignent l'accès : la duchesse de Berry ferme les grilles du jardin de 1716 à 1719 et le comte de Provence en fait payer l'entrée.
Le domaine demeure en l'état jusqu'à ce que le Palais du Luxembourg soit donné en apanage au Comte de Provence. Afin de payer la remise en état du Palais, l'extrémité occidentale des jardins est vendue : dix hectares environ sont cédés en 1782 du côté de la rue Notre-Dame-des-Champs. La rue de Luxembourg, future rue Guynemer, est percée. Le Jardin est désormais orienté du nord au sud, comme le Palais.
Vue du Palais du Luxembourg du côté du jardin (vers 1815). On y voit la grande allée longeant la façade sud et menant à la Fontaine Médicis.
Plan du Jardin du Luxembourg sous Louis-Philippe
Ce n'est qu'à la fin du Second Empire que le jardin atteint ses limites actuelles.Les aménagements d'Haussmann se font largement aux dépens du parc, qui est, dans un premier temps, rogné par l'élargissement de la rue de Vaugirard et l'ouverture du boulevard Saint-Michel.
En 1865, il est décidé de limiter au sud le jardin par une rue ouverte dans le prolongement de la rue de l'Abbé-de-l'Epée, et de lotir la pépinière et le jardin botanique.Cette décision suscita à l'époque une levée de boucliers et suscita des pétitions, dont l'une atteignit 12.000 signatures. Mais Napoléon III arbitra tout de même en faveur des travaux. (Ici, un plan aérien du jardin vers 1860)
A la Révolution, l'Etat devient propriétaire du palais et de son parc. Le jardin du Luxembourg obtient alors le statut de jardin public et ses allées accueillent les promenades des habitants du quartier. Sous la IIIe République, transformé et aménagé, le jardin devient un lieu de vie à part entière où les familles, toutes générations confondues, viennent se distraire.
Au XVIIIe siècle, l'engouement des promeneurs pour les jardins parisiens incite à mettre à leur disposition des sièges plus confortables que les traditionnels bancs.
Afin d'en assurer la gestion, l'activité de location des sièges est concédée à des entrepreneurs privés.Les premiers baux autorisant de « tenir des chaises dans le jardin » font état d'une contribution tellement importante - le Sénat conservateur surestimait les revenus produits par l'activité - qu'elle entraîne la faillite du fermier.
Le Carrousel du Jardin du Luxembourg a tourné pour la première fois en 1904. En 1906, il est célébré dans un poème de Rainer Maria Rilke. Extrait "Et puis de temps en temps c'est un éléphant blanc.Et tout cela se presse en hâte, vers sa fin et ne fait que tourner et virer sans un but.Un rouge, un vert, un gris défilent tour à tour,et un petit profil qui à peine s'ébauche – Et parfois, se tournant vers nous, un beau sourire éblouissant, heureux et tout abandonné à ce jeu qui s'essouffle en son aveuglement..."
Scènes de la vie quotidienne au Jardin du Luxembourg
Sous l'occupation certaines parties sont progressivement interdites à la population. Pendant quatre ans, les Allemands organisent régulièrement des concerts militaires. En juin 1944, à la veille de la Libération, il avait même été décidé de transformer la Fontaine Médicis en piscine d'été. A l'approche de la Libération, les Allemands entreprennent de nouveaux travaux de défense dans l'enceinte et aux abords du jardin du Luxembourg : bunker, tranchées, meurtrières, nids de mitrailleuses...
Fin 1941, les autorités d'occupation annexent la partie du jardin comprenant la pelouse située dans l'axe de la façade sud du Palais, jusqu'au bassin, ainsi que les allées adjacentes pour y installer un potager. Elles édifient aussi, au printemps 1943, un grand local à pommes de terre, à proximité du Pavillon Guynemer
Lorsque les troupes françaises entrent dans le jardin, son état est déplorable. Des chars gisent un peu partout, les arbres sont abattus, le sol miné, les grilles arrachées... De grands travaux sont entrepris très rapidement et le jardin ouvre de nouveau au public le 29 octobre 1944.
Aujourd'hui, le Jardin du Luxembourg reste un lieu incontournable et ouvert à tous au coeur de Paris. Régulièrement y prennent place concerts, commémorations et évènements. Comme lors du 14 juillet 2000 où le jardin du Luxembourg a accueilli les maires de France à l'occasion des fêtes de la fédération
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