Landscape in A Terra Chá, aerial view (2020)Regional Government of Galicia
Lorsque le Chemin trace ses derniers kilomètres vers Compostelle, la couleur prédominante du paysage est le vert.
Fraga de A Marronda (2013)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
La végétation de Galice compte des espèces typiques de régions tempérées, mais la forêt par excellence est de type atlantique, formée par des arbres à feuilles caduques avec prédominance des chênes. Sur les bords des rivières abondent les frênes, les aulnes et les saules. À certains endroits précis, on peut trouver des bosquets d'ifs, de bouleaux, de lauriers, de hêtres, de houx ou même de chênes-lièges…
Landscape in the interior of GaliciaRegional Government of Galicia
Même si la présence de forêts reste importante, les plantations de pins et d'eucalyptus occupent aujourd'hui une partie significative du territoire. Le lien entre forêts naturelles et boisements humains a toujours été étroit et de nombreuses espèces sont associées historiquement à la vie traditionnelle des hameaux pour l'exploitation de leur bois, de leurs fruits (nourriture des personnes comme du bétail) et pour leur ombre.
Monumental ensemble of Soutomerille (2020)Regional Government of Galicia
Le chêne et le châtaignier sont les deux essences qui représentent le mieux ce rôle central des arbres dans la société galicienne. Ils ajoutent en outre une forte connotation symbolique, que possèdent également les cyprès, les ifs et d'autres espèces.
Armada Oak (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Connu en galicien sous le nom de carballo, le chêne commun accompagne la vie des habitants de Galice depuis des siècles. Il peut vivre des centaines d'années et atteindre jusqu'à 40 mètres de haut. Il est présent sur presque tout le territoire même si, au sud-est, il est remplacé par le chêne tauzin (Quercus pyrenaica, en galicien cerquiño ou rebolo) et dans les zones élevées par le chêne rouvre (Quercus petraea ou carballo albar en galicien).
Robles de O Covelo (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Des centaines de hameaux de Galice font référence au carballo dans leur nom. Il jouit d'une grande dimension symbolique car il évoque la force, mais il était surtout important dans l'économie rurale. En plus de son bois, son fruit, le gland, servait à nourrir les cochons et ses épaisses frondaisons offraient de l'ombre au bétail et aux paysans.
Peregrinos en el Camino de Santiago (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Les pèlerins apprécient également l'ombre des carballos qui bordent les chemins et se trouvent auprès des hameaux. Les voies jacquaires pénètrent parfois dans les carballeiras (chênaies), des forêts naturelles ou plantées par l'homme se caractérisant par leur ombre bienvenue.
Carballeira de San Lourenzo de Trasouto (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Les carballeiras se trouvaient historiquement au centre de la vie des hameaux car elles accueillaient des fêtes votives et des foires au bétail. À Saint-Jacques-de-Compostelle, il y en a deux remarquables : celle de Santa Susana et celle de San Lourenzo de Trasouto.
Carballeira of Caldas de Reis (2005)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Au fil des chemins, on peut en trouver de nombreuses autres : les carballeiras de Francos et Caldas de Reis sur le Chemin portugais, celle de Santa Irene sur le Chemin français, celles d'A Barcia et Trasfontao sur la Vía de la Plata ou celle d'A Casa do Gado sur le Chemin du nord.
Monumental group of Soutomerille (2020)Regional Government of Galicia
Castiñeiro est le nom galicien du châtaignier. On considérait que les Romains l'avait introduit sur ces terres mais les dernières recherches indiquent qu'il s'est implanté au nord-ouest de la péninsule Ibérique il y a plus de 20 000 ans. Quoi qu'il en soit, les Romains ont développé sa culture et l'ont étendue à tout le territoire.
Village in the Sierra de O Courel (2005)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Il existe des exemplaires sauvages dans les forêts mais les grands ensembles de châtaigniers répondent à des plantations situées généralement autour des villages pour exploiter son fruit, la châtaigne. Elle a joué un rôle fondamental dans l'alimentation pendant des siècles. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, lorsque la pomme de terre a été rapportée en Europe depuis l'Amérique, elle a été appelée castaña da terra (châtaigne de terre) en Galice.
Chestnuts (2012)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
La châtaigne conserve encore son importance économique, commercialisée nature, séchée, sous forme de farine, de crème ou confite (le fameux marron glacé). Arbre et fruits sont à l'origine de nombreux proverbes, légendes et fêtes comme le magosto, qui se tient à l'automne et à l'occasion duquel les habitants de chaque hameau ou quartier se réunissent pour manger des châtaignes grillées.
Fraga de Catasós (2010)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Cet arbre est également très apprécié pour la qualité de son bois, utilisé traditionnellement dans le bâtiment. Les exemplaires de la Fraga de Catasós, à Lalín, qui se trouvent parmi les plus hauts d'Europe, sont d'ailleurs réservés à cet usage.
Chestnut of Santa Eufemia (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Le châtaignier est l'une des essences d'arbres pouvant vivre le plus longtemps en Europe. La Galice possède des exemplaires qui pourraient être vieux de plus de 500 ans. Celui le plus gros se trouve à Pumbariños, sur la commune de Manzaneda, avec un tronc de 12 mètres de circonférence. Tout près de la Vía de la Plata se trouve le magnifique châtaignier de Santa Eufemia, à Baños de Molgas, avec un tronc de 10 mètres de circonférence.
Castiñeira de Ramil (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Les pèlerins peuvent toucher de leurs mains l'écorce rugueuse d'exemplaires magnifiques qui poussent sur les bords du Chemin et sont devenus, au fil du temps, de véritables patriarches. C'est le cas des châtaigniers de Soutomerille sur le Chemin primitif ou de celui de Ramil (Triacastela) sur le Chemin français, plein de creux et de grosses branches qui sembles enserrer l'arbre.
Castiñeiro da Capela (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Baamonde (commune de Begonte) abrite un châtaignier offrant une histoire singulière : il y a 50 ans, le sculpteur local Víctor Corral s'est enfermé à l'intérieur de son tronc pour éviter qu'il ne soit coupé afin d'élargir une route. Il y a sculpté un petit sanctuaire dédié à la Vierge du Rosaire, ce qui lui a valu le nom de « Castiñeiro da Capela ». L'artiste a ensuite ajouté d'autres sculptures, faisant de cet arbre une référence sur le Chemin du nord.
Cork oak of Siador (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Le chêne-liège ou sobreira en galicien, est un des autres arbres lié à la société de par son utilité. Son écorce permet d'obtenir du liège, actuellement utilisé pour fabriquer les bouchons des bouteilles de vin et comme isolant, et qui servait autrefois à fabriquer des ruches pour les abeilles appelées cortizos.
Cork oaks of O Faro (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Bien qu'il soit plus abondant dans d'autres régions de la péninsule Ibérique, il peut former de petites forêts dans la moitié sud de la Galice, comme celle d'O Faro (Oia), à proximité du Chemin français, et celles qui se trouvent sur les berges des rivières Ulla et Arnego.
Cork oak of Siador (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Il existe en Galice des exemplaires isolés de grandes dimensions. Plusieurs d'entre eux se trouvent près de la Vía de la Plata, dans une zone où, à la fin du XIXe siècle, il existait une usine de bouchons pour les bouteilles de vin. Il est probable que, pendant des années, des exemplaires monumentaux comme le chêne-liège de Siador aient fourni leur écorce à cette industrie. Avec un houppier de plus de 23 m de diamètre, on estime qu'il a été écorcé plus de 100 fois.
Hêtre
Fagus sylvatica
Beech of the Pazo de Castrelos (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Avec son aspect robuste, sa verticalité pouvant atteindre 40 mètres de haut et la beauté des couleurs changeantes de ses feuilles au gré des saisons, il est facile de tomber sous le charme du hêtre. En galicien, il reçoit le nom de faia, et c'est un arbre rare, limité aux montagnes d'Os Ancares et d'O Courel.
Hayal de Liñares (2018)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Sur le Chemin français, entre O Cebreiro et l'Alto do Poio, se trouve le Faial de Liñares. C'est l'une des rares hêtraies de Galice et la seule traversée par une voie jacquaire.
Frêne
Fraxinus excelsior et Fraxinus angustifolia
Porta Ash (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Appelé freixo en galicien, cet arbre abonde sur les berges des rivières et c'est un élément fondamental des forêts rivulaires avec les saules (salgueiros), les aulnes (amieiros) et d'autres arbres et arbustes. Au nord de la Galice, on trouve le frêne commun (Fraxinus excelsior) tandis que le sud abrite celui à feuilles étroites (Fraxinus angustifolia).
Porta Ash (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Dans le milieu rural galicien, son bois dur servait à la fabrication d'outils agricoles et d'instruments de musique. À Porta, sur la commune de Sobrado (Chemin du nord) se trouvent quatre frênes exceptionnels, le plus grand atteignant 31 mètres de haut.
If commun
Taxus baccata
Yew from the Noceda cemetery (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
La forêt typique de Galice est essentiellement formée par des arbres à feuilles caduques mais il existe des essences autochtones au feuillage persistant. Aucune n'est aussi mythique que l'if (teixo en galicien). Il était planté aux portes des maisons comme symbole de vie et dans les églises et les cimetières comme symbole de mort.
Yew trees of the Pazo de Brandeso (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Toutes les parties de l'if sont toxiques sauf la partie charnue du fruit. Les historiens romains signalent que, sur le mont Medulio, dont la localisation est imprécise, s'est produite en 22 av. J.-C. une bataille entre les habitants du nord-ouest de la péninsule Ibérique et les légions romaines. Les derniers guerriers des tribus galiciennes se seraient suicidés avec un poison extrait de l'if.
Yew of A Fontaneira (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Les contreforts de Pena Trevinca, le point culminant de la Galice, abritent le Teixedal de Casaio, l'une des forêts d'ifs les plus remarquables d'Europe. Il existe des exemplaires centenaires à proximité des chemins jacquaires comme celui d'A Fontaneira (à Baleira, sur le Chemin primitif), dont l'âge est estimé à 500 ans.
Holly from the Pazo de Casanova (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Cet arbuste aux feuilles persistantes, plates, rigides et brillantes reçoit le nom d'acivro en galicien. Dans de nombreuses cultures européennes, il est associé à différents rites hivernaux, d'où son association avec Noël. Il pousse au milieu des fragas et carballeiras de toute la Galice même s'il est plus abondant dans les montagnes orientales où il peut former de petits bosquets comme celui de Cabana Vella, à Os Ancares.
Holly from the Pazo de Casanova (2021)Source d'origine : Axencia Turismo de Galicia
Les bords de ses feuilles sont épineux sur les parties les plus basses que les animaux herbivores pourraient atteindre. Il mesure généralement de 2 à 5 mètres de haut même si au pazo de Casanova, situé à O Pino, près du Chemin français, il existe un exemplaire atteignant 16 mètres de haut.