Classicisme et début du symbolisme (1882-1892)

Les œuvres présentées ici ont été réalisées sur une période de dix ans. Celle-ci débute lors de la dernière phase de la formation de Gustav Klimt à l'Université des Arts appliqués, se poursuit avec sa réussite en tant que peintre à la Ringstrasse et se termine en 1892

Portrait of Gustav Klimt in profile, standing facing right, in a pale suit, a straw hat in his hand (c. 1890), UnknownWien Museum

Au cours de cette année de crise, il a perdu son frère cadet Ernst (peintre également) ainsi que son père. Les œuvres illustrent divers aspects de ses premiers dessins. Son identité caractéristique se manifeste tôt dans la concision des lignes de ses études de personnages, qu'il utilise pour préparer méticuleusement ses tableaux décoratifs.

The Realms of Nature (1882), Gustav KlimtWien Museum

Les royaumes de la nature

Gustav Klimt a dessiné "Les royaumes de la nature" pour la série "Allégories et emblèmes" en 1882, alors qu'il était encore étudiant. C'est par le biais d'allégories imagées que le jeune artiste pouvait le mieux démontrer ses aptitudes exceptionnelles. Dans ces œuvres, l'art du dessin est libéré pour se transformer en moyen d'expression indépendant et créatif.

Composition Design for "The Realms of Nature" (1882), Gustav KlimtAlbertina Museum

Les éléments de base de la composition finale sont déjà présents dans l'esquisse. Dans la partie supérieure, l'homme assis sur un trône se situe au plus haut niveau du royaume animal. Les personnages féminins assis à ses pieds symbolisent les royaumes des plantes et des minéraux.

Le cadre pseudo-architectural de la scène, combiné à un léger effet de contre-plongée, est typique du classicisme. Ici, Gustav Klimt crée un contraste entre les tons couleur chair de l'homme peint en gris et la peau éclatante de la femme.

Il a continué à se servir de cet effet dans ses représentations des couples de sexe opposé.

Burgtheater: Main EntranceBurgtheater

Les dessins pour la série de peintures du Burgtheater

Gustav Klimt a progressé de façon fulgurante en tant que dessinateur avec ses études réalisées en 1887 pour les peintures sur plafond des cages d'escalier du Burgtheater. Dans ces esquisses exécutées avec précision, il a traité le personnage humain avec sensibilité sur plusieurs niveaux. Certaines des innovations essentielles de son style de dessin concernaient à la fois les qualités psychologiques et sensuelles de ses contours.

The ceiling panels of Burgtheater's state staircase Volksgartenseite (1886/1887)Burgtheater

"Shakespeare's Globe Theatre": Full-scale sketch (called cartoon) by Gustav KlimtBurgtheater

Les préparations les plus élaborées ont été réalisées pour le tableau "Théâtre de Shakespeare", où se joue la pièce "Roméo et Juliette".

Boy in Profil Perdu (Study for "Shakespeare's Globe Theatre", Burgtheater Vienna) (1886-1887), Gustav KlimtAlbertina Museum

L'artiste a dessiné chaque personnage avec beaucoup d'intensité. Dans ces études des spectateurs situés à droite, il a utilisé des contours de profils concis pour souligner leur regard concentré qui porte loin.

Man with Cap in Profile (Study for "Shakespeare's Globe Theatre", Burgtheater Vienna) (1886-1887), Gustav KlimtAlbertina Museum

La lumière et l'ombre sont représentées par de puissantes hachures parallèles et des reflets blancs.

Man with Beard with Cap in Profil Perdu (Study for "Shakespeare's Globe Theatre", Burgtheater Vienna) (1886-1887), Gustav KlimtAlbertina Museum

Man in Three-Quarter View (Study for "Shakespeare's Globe Theatre", Burgtheater Vienna) (1886-1887), Gustav KlimtAlbertina Museum

Reclining Girl (Juliet); Two Studies of Hands (Study for "Shakespeare's Globe Theatre", Burgtheater Vienna ) (1886-1887), Gustav KlimtAlbertina Museum

L'un des points marquants de ces dessins est l'étude réalisée pour le personnage de Juliette, apparemment morte. Le contraste entre ses cheveux emmêlés très foncés et la pâleur éthérée de son visage délicatement tracé est particulièrement raffiné.

Une jeune fille a servi de modèle. Le peintre a inscrit son adresse sur le côté gauche de la feuille.

Reclining Young Man (Romeo); Man in Profil Perdu (Studies for "Shakespeare's Globe Theatre", Burgtheater Vienna) (1886-1887), Gustav KlimtAlbertina Museum

Gustav Klimt a également opposé la peau pâle et les cheveux foncés dans l'étude pour le personnage de Roméo mort.

Le col blanc ouvert de sa chemise est particulièrement remarquable dans cette œuvre.

Burgtheater: Ceiling panel of the State Staircase Landtmannseite (1886/1887), Gustav and Ernst Klimt, Franz MatschBurgtheater

Head of a Reclining Man (Study for "Theater in Taomina", Burgtheater Vienna) (1886-1887), Gustav KlimtAlbertina Museum

L'étude de la tête éclairée de façon tamisée pour le Romain étendu dans le théâtre de Taormine constitue une représentation magistrale d'un hédoniste cynique.

"The Altar of Dionysos" (Gustav Klimt) par Gustav KlimtBurgtheater

Reclining Maenad (Study for "Altar of Dionysus", Burghteater Vienna) (1886-1887), Gustav KlimtAlbertina Museum

L'esquisse de nu pour les Ménades sur l'autel de Dionysos, qui s'étirent avec désinvolture et sont fatiguées par leurs orgies, captive par la sensualité de ses contours couvrant toute la feuille et ses reflets blancs sculptés avec attention.

Auditorium in the Old Burgtheater (1888/1898), Gustav KlimtWien Museum

L'auditorium de l'ancien Burgtheater

Peu de temps avant la démolition de l'ancien Burgtheater, Gustav Klimt et Franz Matsch ont été chargés par la ville de Vienne de peindre l'auditorium du bâtiment sous deux perspectives différentes dans des tons opaques. Gustav Klimt a peint l'auditorium vu depuis la scène et a présenté son œuvre à 150 personnalités publiques.

Two Sketches of a man with Opera Glass (Studies for "The Auditorium of the Old Burgtheater") (1888-1889), Gustav KlimtAlbertina Museum

Gustav Klimt et Franz Matsch ont étudié l'intérieur et les scènes de théâtre sur le site d'origine. Pour cela, ils ont tous deux reçu un laissez-passer permanent, qui leur a permis d'assister à tous les spectacles et d'observer à loisir l'intérieur ainsi que les visiteurs.

Gustav Klimt a dessiné plusieurs groupes de personnages. Il a tenté de briser la monotonie des portraits arrangés en représentant le plus de postures différentes possibles et des contrastes entre zones claires et sombres.

Il a dessiné selon deux perspectives l'homme debout observant le public à travers ses jumelles de théâtre. Les vues de profil et de dos ont été utilisées pour deux personnages anonymes dans la version finale.

Gustav Klimt a représenté le modèle à l'aide de contours concis et de hachures parallèles avec des ombres marquées.

Il a traduit le jeu de lumière à l'aide d'espaces vides isolés et de reflets blancs. Leur effet est renforcé par la couleur du papier tirant sur le vert.

L'artiste s'est servi de ces études spontanées pour travailler les positions et les gestes de ses personnages. Cela constituait indubitablement une expérience importante à ses yeux.

Allegory of Sculpture (1889), Gustav KlimtMAK – Museum of Applied Arts

Allégorie de la sculpture

La très raffinée "Allégorie de la sculpture" a été créée pour un superbe recueil d'illustrations paru en 1889. Il comportait des œuvres originales de 40 professeurs, enseignants et (anciens) étudiants de l'Université des Arts appliqués de Vienne. Cette œuvre est dédiée au protecteur de l'école, l'archiduc Rainer, à l'occasion du 25e anniversaire du Musée royal impérial des arts et de l'industrie autrichien. Pour les chapitres consacrés à la peinture, la sculpture et l'architecture, les deux frères Klimt et Franz Matsch (anciens étudiants célèbres) ont chacun dessiné une allégorie en pleine page sur des thèmes antiques.

Preliminary Drawing for "Allegory of Sculpture" (1889), Gustav KlimtAlbertina Museum

Dans le cas de Gustav Klimt, son extraordinaire "Allégorie de la sculpture" illustre clairement sa transition du classicisme vers le symbolisme. Gracile et mélancolique, le personnage central se tient debout devant un arrière-plan mystérieux composé de sculptures pour lesquelles l'artiste a laissé libre cours à son imagination.

Assis en dessous, le garçon qui extrait une épine de son pied est le personnage le plus proche du spectateur.

Au-dessus de lui, la statue de Pallas Athéna et la gigantesque tête de Junon, de face, représentent le monde des dieux.

La frise de personnages visible tout en haut (une libre interprétation du sarcophage des muses romaines du Kunsthistorisches Museum de Vienne) semble faire référence aux niveaux supérieurs de l'esprit et de l'imagination.

Pallas Athéna, la future déesse gardienne de la Sécession de Vienne, occupe déjà un rôle central. Elle est présente à la fois dans la statue du cadre sculpté et la figure triomphante brandie par le personnage principal. Cette figure se retrouve placée devant une Pallas en armure dans le bas-relief représentant les muses.

Lors de son travail préparatoire nuancé pour l'allégorie, Gustav Klimt a également traité de la fonction controversée de la protectrice des arts dans deux esquisses marginales.

Il a souligné le contraste entre le passé révolu et le présent vivant en faisant se côtoyer astucieusement des objets animés et inanimés. Les bijoux en or subtilement accentués, ainsi que les espaces vides et clairs dans le cadre plein à angle droit, font également écho au style moderne de l'artiste.

Crédits : histoire

ALBERTINA, Vienne

Crédits : tous les supports
Il peut arriver que l'histoire présentée ait été créée par un tiers indépendant et qu'elle ne reflète pas toujours la ligne directrice des institutions, répertoriées ci-dessous, qui ont fourni le contenu.
Voir plus
Thème associé
Klimt vs. Klimt
The Man of Contradictions
Afficher le thème
Accueil
Découvrir
Jouer
À proximité
Favoris