AOÛT 1944
Occupé depuis quatre ans, Paris vit dans l’attente de sa délivrance. Depuis le débarquement allié en Normandie du 6 juin 1944, l’espoir renaît. À partir du 10 août, les résistants estiment le moment propice à la mobilisation. À l’initiative du Comité parisien de la libération, présidé par André Tollet, ils décident une série de grèves ouvrières. Il s’agit de paralyser l’activité de l’occupant et d’aboutir progressivement à la grève générale insurrectionnelle. Alertes incessantes et bombardements, difficultés de ravitaillement et blocage des transports s’en suivent. La vie quotidienne des Parisiens, déjà marqués par des années des privations, devient encore plus difficile. L’appel à la mobilisation lancé le 18 août par le colonel Rol-Tanguy, chef des Forces françaises de l’Intérieur d’Île-de-France avec l’approbation de Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance et du CPL, accélère le processus insurrectionnel.
Pour les Américains, Paris peut attendre. Ils redoutent des combats de rue meurtriers si les Allemands s’y accrochent et prévoient de contourner Paris par Mantes, au nord, et par Melun, au sud, convaincus que la capitale tombera d’elle-même. Sa libération retarderait leur marche en gênant leur logistique et poserait des problèmes de ravitaillement.
Mais Paris, « coeur du pays captif », est l’obsession du général de Gaulle. La libération de la capitale porte la marque du gouvernement provisoire d’Alger. En nommant, le 14 août, Alexandre Parodi ministre des Territoires occupés puis Charles Luizet et Marcel Flouret, respectivement préfet de police et préfet de la Seine, le chef du gouvernement provisoire entend contrôler l’insurrection. Malgré les divergences au sein de la Résistance sur l’action immédiate et les réticences des Alliés à libérer la ville, tous s’accordent à vouloir sauver Paris.
Coll.Gandner, Musée Général Leclerc/Jean Moulin, Paris Musées
L’Hôtel de Ville, siège de la préfecture de la Seine, est occupé à l’aube du dimanche 20 août par Léo Hamon, du CPL, Pierre Alekan, Roger Grenier, de Ceux de la Résistance, les jeunes des . Équipes nationales et des policiers, au nom du gouvernement provisoire. Ils accueillent quelques heures plus tard le nouveau préfet, Marcel Flouret. Roger Stéphane, du Mouvement Combat, en assure la défense sous la direction d’Aimé Lepercq. Le Comité parisien de la Libération s’y installe le 22
Petit char Renault pris par les FFI de l'Hôtel de Ville aux Allemands. Les résistants y ont apposé la croix de Lorraine, symbole de la France Libre et de la Résistance. Coll.Gandner, Musée Général Leclerc/Jean Moulin, Paris Musées
Léo Hamon assis au téléphone dans la bureau du Préfet de la Seine.Bien gardé par l'un des jeunes des équipes nationales, Charles Pegulu de Rovin (ici à gauche), qui s'est engagé à la 2ème DB après la Libération de Paris. Coll.Gandner, Musée Général Leclerc/Jean Moulin, Paris Musées
Réunion à l’Hôtel de Ville. De gauche à droite : Roger Stéphane, commandant militaire en second de l’Hôtel de Ville (bras en écharpe), Marcel Flouret, au centre, nouveau préfet de la Seine, Deniau et Léo Hamon (de profil), tous deux membres du CPL, 20 août 1944. AFP PHOTO
FFI en position de combat à la porte d’entrée de l’Hôtel de Ville.Coll.Gandner, Musée Général Leclerc/Jean Moulin, Paris Musées
Paris Ville compagnon de la Libération. Le 2 Avril 1945, à l’Hôtel de Ville pavoisé, cérémonie de remise de la croix de Compagnon de la Libération à Paris par le général de Gaulle.Musée de l’Ordre de la Libération
Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris - Musée Jean Moulin—