Console studio 116c du groupe de recherche musicale (GRM) (1967), AnonymePhilharmonie de Paris
Console studio 116c du groupe de recherche musicale (GRM)
En quelque soixante ans d’histoire, les synthétiseurs ont connu une évolution considérable. Des premières machines encombrantes qui envahissaient les studios de musique électroacoustique aux claviers compacts, combinés avec des ordinateurs - Home studio -.
Les synthétiseurs n’ont cessé d’être perfectionnés pour offrir aux musiciens et aux compositeurs une palette sonore de plus en plus variée et sophistiquée, avec un mode d’emploi simplifié.
Synthétiseur "modular system" (1976)Philharmonie de Paris
Qu'est ce qu'un synthétiseur ?
Le terme “synthétiseur” est utilisé comme générique pour désigner des instruments spécifiques ayant recours à la synthèse des sons. Ils répondent à une volonté d’explorer de nouveaux espaces sonores et d’appréhender différemment l’étendue, le volume et le timbre du son.
Ondes martenot (1930), Maurice MartenotPhilharmonie de Paris
Les premiers pas
La naissance des sons synthétiques remonte au début du XXe siècle, lorsque les fabricants exploitent l’électricité dans la lutherie comme moyen de contrôle et de création directe.
Les premières tentatives commencent avec le Theremin (1922), les ondes Martenot (1928) et le Trautonium (1930).
Solovox (Env. 1940)Philharmonie de Paris
Solovox - Env. 1940
Ces premières machines musicales témoignent d’un attrait grandissant pour l’expérimentation et la mécanisation de l’exécution musicale.
Ondes Martenot 2 (1937)Philharmonie de Paris
Ondes Martenot -1937
La maîtrise des techniques d’oscillations électriques d’amplification et de restitution des sons par l’intermédiaire de haut-parleurs est décisive et permet l’éclosion des procédés électriques puis électroniques de génération sonore.
Cette génération sonore peut être appelée "analogique", l’origine du son généré après amplification et diffusion étant une oscillation électrique analogue à l’onde sonore générée.
Orgue électronique modèle A (1935)Philharmonie de Paris
Orgue électronique modèle A - Hammond Clock Company - 1935
Les années 30 sont marquées par les instruments électromécaniques et électroacoustiques.Les premiers laissent une grande part à l’expérimentation en introduisant au sein de l’instrument des dispositifs mécaniques dont les composants sont électriques, à l’image de l’orgue Hammond
Synthétiseur modulaire (1965)Philharmonie de Paris
Modular synthesizer - 1965
Ces innovations technologiques successives, premières tentatives de resynthétiser des instruments de facture "traditionnelle", permettent l’avènement du synthétiseur.
En 1952, la firme RCA (Radio Corporation of America) développe le premier synthétiseur créé par Harry Olson et Herbert Belar, capable de créer artificiellement des sons.
Synthétiseur modulaire (1965)Philharmonie de Paris
A la même époque, Max Matthews invente la synthèse digitale : les sons les plus insolites peuvent être créés à partir de signaux numériques.
Synket (1964)Philharmonie de Paris
Le Synket de l’ingénieur Paolo Ketoff fait figure de pionnier en intégrant les éléments fondamentaux qui seront repris par la suite dans la plupart des synthétiseurs.
Transtorisé, il comporte plusieurs oscillateurs, des filtres influant sur les timbres et un système de modulation de fréquence.
Synket (1964)Philharmonie de Paris
La même année, Robert Moog met au point le contrôle en tension (voltage control) et développe un instrument piloté par clavier, composé de modules autonomes. Dans le même temps, un autre Américain, Donald Buchla, a lui aussi l’idée d’utiliser des modules interconnectables.
Synthétiseur VCS-3 putney (EMS VCS 3) (1969)Philharmonie de Paris
Le synthétiseur VCS-3 développé en 1969 par la firme anglaise EMS propose pour la première fois des modules non séparés, conçus comme un ensemble. Il marque le début des modèles à modules précâblés, déterminés au préalable par les différents fabricants.
Synthétiseur analogique monophonique MiniMoog (1974), MoogPhilharmonie de Paris
Synthétiseur analogique monophonique MiniMoog, Moog - 1974
Un peu plus de dix ans auront ainsi suffi pour passer des prototypes de laboratoire aux installations produisant des instruments à une échelle industrielle.
L’industrie des synthétiseurs débute avec deux types d’équipements : les équipements basés sur la synthèse - offrant des possibilités de programmation des sons comme le Synclavier - et les équipements héritiers des orgues électroniques comme le synthétiseur Moog.
Synthétiseur DX 7 (1994)Philharmonie de Paris
Un bouleversement intervient en 1982 avec le lancement par Yamaha du premier synthétiseur numérique : le DX7. Comparé aux autres synthétiseurs, il permet d’obtenir des sons plus riches avec moins de manipulation, tout en conservant la fonctionnalité des orgues électroniques.
Synthétiseur et échantillonneur CMI II - Unité centrale (1982)Philharmonie de Paris
Synthétiseur & échantillonneur CMI II - Unité centrale, 1982
Les années 80 marquent un tournant important dans l’histoire de la lutherie électronique : l’informatique en temps réel se généralise, grâce à l’interface MIDI le studio personnel se standardise et permet des échanges.
C’est également l’explosion de la musique virtuelle, du home studio autour des ordinateurs personnels, et le large développement des logiciels d’édition et de traitement de sons.
Synthétiseur CMI II - Clavier (1982)Philharmonie de Paris
Les années 90, outre les procédés de synthèse par modélisation physique, voient le retour de la synthèse analogique.
Les vieux synthétiseurs analogiques sont de plus en plus recherchés, autant par les musiciens que par les collectionneurs, et de nouveaux instruments analogiques apparaissent.
Synthétiseur Jupiter 8 (1982-05-01)Philharmonie de Paris
Synthétiseur Jupiter 8, Roland - 1982
Les synthétiseurs tendent à se dématérialiser progressivement avec l’arrivée des logiciels proposant des émulations d’appareils. Ordinateurs et synthétiseurs se confondent ainsi pour offrir au musicien une palette instrumentale particulièrement développée.
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