Le département des Objets d'art recèle de véritables merveilles allant du Moyen Âge au 20e siècle. Partez à la découverte d'un parcours invitant au voyage : des ivoires byzantins aux émaux peints de Limoges, des décors des faïences de la Renaissance en passant par les chefs-d'œuvre de l'Art Nouveau, des arts de l’Islam aux céramiques extrême-orientales.

Elément d’un cénotaphe au nom de Baïbars 1er (1277)Musée des Beaux-Arts de Lyon

Elément d’un cénotaphe au nom de Baïbars 1er

1277, Égypte ou Syrie, bois de peuplier, buis et jujubier, marqueterie de bois et
d’ivoire

Ce panneau provient d’un monument funéraire. Il évoque la mémoire du grand guerrier Baibars Ier, mort en 1277, dont le nom est mentionné en alphabet arabe dans la partie supérieure.

Cette boiserie présente des motifs géométriques faits d’assemblages de polygones de buis et de jujubier sculptés et incrustés d’ivoire rayonnant autour de deux étoiles à dix branches.

Le bois était considéré en Égypte comme un matériau précieux et faisait l’objet d’un commerce important avec l’Occident, l’Empire byzantin, l’Afrique subsaharienne et l’Inde, ce qui explique l’utilisation de la moindre petite chute par les artisans.

Baibars, le premier grand souverain du Sultanat mamelouk, qui s’étendait sur l’Égypte, la Syrie et l’Arabie, était un ancien esclave affranchi. Il commandait l’armée qui fit prisonnier le roi de France Louis IX en 1250, au cours de la 7e croisade.

Bassin aux cavaliers (1347)Musée des Beaux-Arts de Lyon

Bassin aux cavaliers

1347, Iran, province du Fârs, alliage de cuivre martelé et gravé, incrusté d'or, d'argent
et de pâte noire

Remarquable témoignage du haut degré de qualité auquel parviennent les artisans du métal dans l'Iran sous domination mongole (1215-1353), ce bassin en laiton appartient à une production d'une région du sud de l'Iran, le Fârs.

Six cavaliers se livrant aux loisirs de la classe privilégiée y sont représentés. Combats singuliers, chasse et jeu de polo illustrent le bassin.

Ce décor se retrouve dans un répertoire commun aux bronziers et aux peintres de miniatures. Les contours des personnages, fermement stylisés, sont soulignés par un filet d'or.

Les vêtements et les robes des chevaux sont incrustés de petites plaques d'argent gravé, partiellement conservées.

Bassin aux cavaliers - intérieur (1347)Musée des Beaux-Arts de Lyon

Le fond du récipient est gravé de rangées concentriques de poissons disposés autour d'un soleil. Une inscription persane sous la base date l'ouvrage de 1347.

Bassin aux cavaliers, 1347, Provenant de la collection : Musée des Beaux-Arts de Lyon
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Carreaux de revêtement (1580)Musée des Beaux-Arts de Lyon

Carreaux de revêtement

Vers 1580, Turquie, Iznik, céramique siliceuse, décor peint sur engobe siliceux et sous
glaçure transparente

Après une période où l’influence de la Chine est très forte, la céramique ottomane affirme son originalité au 16e siècle.

La production de la ville d’Iznik, en Turquie, s’est particulièrement illustrée par le décor peint sous glaçure : les pièces recevaient un décor, réalisé à partir de pigments divers, puis subissaient une cuisson unique.

Au vert olive et au violet aubergine, associés au bleu et blanc, s’ajoute le rouge tomate à partir du milieu du 16e siècle. Cette couleur, obtenue avec de l’oxyde de fer, a assuré la réputation des céramiques d’Iznik.

Celles-ci avaient des motifs codifiés, souvent floraux. Les compositions décoratives, communes à la vaisselle et aux carreaux de revêtement, associaient aussi bien des fleurs du répertoire chinois, - lotus, grenades, pivoines – ...

que d’autres plus typiques de la Turquie : œillets, roses, tulipes, jacinthes et feuilles allongées.

Ces quatre carreaux proviennent de la mosquée d’Eyüp Sultan, construite à partir de 1453 à Istanbul.

Triptyque (vers 1260-1270) par Atelier du Maître du Diptyque de SoissonsMusée des Beaux-Arts de Lyon

Triptyque

Attribué à l'atelier du Maître du diptyque de Soisson (nord de la France), vers 1260-1270, ivoire d'éléphant sculpté, peint et doré

La partie centrale de ce triptyque de la fin du 13e siècle représente le Christ-juge montrant ses stigmates, assis sur un trône entre deux anges qui portent les instruments de la Passion.

Sur la partie inférieure, deux anges munis de chandeliers encadrent une Vierge à l'Enfant.

Le style de cet ivoire particulièrement raffiné est caractérisé par l'allongement des figures, la finesse des visages et du cadre architectural, constitué de délicates arcades.

Cette pièce exceptionnelle est attribuée à l'atelier du Maître du Diptyque de Soissons, actif dans le nord de la France, l'un des premiers grands ateliers de la période gothique.

Ce triptyque présente la particularité d'associer à la plaque médiane deux volets de « plate peinture » à l’or qui encadrent la composition centrale. À gauche, l'Annonciation, la Visitation...

et les Rois mages.

À droite, la Nativité...

et la Présentation au Temple sont séparés par des frises qui imitent des pierres précieuses enchâssées.

Plat (seconde moitié du 15e siècle)Musée des Beaux-Arts de Lyon

Plat

Seconde moitié du 15e siècle, Espagne, Valence ou
Manises, faïence stannifère de grand feu à lustre métallique

Bien souvent, les productions des céramistes musulmans ont eu un rôle d’intermédiaire dans la transmission de procédés techniques vers l’Europe. Le décor de lustre métallique, inventé vraisemblablement en Irak au 8e ou au 9e siècle, consiste à appliquer un émail contenant des particules métalliques à la surface du verre ou de la céramique.

Il connaît un bel épanouissement en Andalousie à l’époque nasride (1232-1492), et Màlaga s’affirme alors comme un centre de production. La faïence lustrée connaît son plein développement au cours du 15e siècle et jusqu’au début du 16e siècle dans la région de Valence, comme en témoigne ce plat d’une grande qualité.

Orné sur toute la surface de motifs de volutes couleur or, il présente en son centre un cerf héraldique, inscrit dans un blason cerné de bleu.

Pour structurer l’ensemble du décor, le céramiste a utilisé également le bleu cobalt pour dessiner les quatre motifs floraux qui encadrent le sujet principal.

Plat, (seconde moitié du 15e siècle) - reversMusée des Beaux-Arts de Lyon

Les volutes, l’intérieur du blason et le revers du plat, représentant un aigle aux ailes déployées, ont été peints à l’aide d’oxydes métalliques broyés (cuivre ou argent).

Plat (seconde moitié du 15e siècle), Provenant de la collection : Musée des Beaux-Arts de Lyon
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Coffre de mariage aux armes des familles Bertholon et Bellièvre (1512)Musée des Beaux-Arts de Lyon

Coffre de mariage aux armes des familles Bertholon et Bellièvre

1512, France, Lyon, noyer (couvercle moderne)

Salle 128 : Objets d'art et sculptures - 16e-17e siècle par Musée des Beaux-Arts de LyonMusée des Beaux-Arts de Lyon

Ce coffre de mariage aux armes des familles Bertholon et Bellièvre a été réalisé en 1512 en noyer (plateau-couvercle en chêne plus récent).

Coffre de mariage aux armes des familles Bertholon et Bellièvre (1512)Musée des Beaux-Arts de Lyon

Il appartenait à Étienne Bertholon qui devint Conseiller de Ville en 1529.

On retrouve les armoiries (blasons) des deux familles lyonnaises sculptées à droite et à gauche de la façade.

Le coffre de mariage est un meuble Renaissance hérité de l'époque médiévale, destiné à suivre la famille dans ses déplacements. Il sera remplacé ensuite par les armoires.

Ses motifs sont inspirés probablement de recueils d’ornements italiens : au centre, un "putto", angelot nu, tire deux guirlandes.

Sa façade, divisée en six panneaux séparés par des pilastres, est ornée de candélabres à l’antique,

elle est également décorée de bucranes, motifs de crâne de bœuf.

Retable (1600)Musée des Beaux-Arts de Lyon

Retable

Vers 1600, France, Limoges, émaux peints sur cuivre

Ces plaques de retable de Limoges qui datent du 16e siècle ont pour thème le triomphe du Christ, ainsi que celui de l’Église et des saints.

La hauteur d'origine devait atteindre plus de deux mètres, ce qui en fait l’un des plus grands retables de panneaux d’émail connus.

En 1843, le musée des Beaux-Arts de Lyon fait l’acquisition du retable incomplet, alors composé de 27 plaques, auxquelles se sont additionnées celles de Marie-Madeleine et de Saint Louis en 2003.

En 2015, cinq nouvelles plaques représentant différents saints ont rejoint le retable.

D’après certaines estimations, une vingtaine de plaques environ reste à localiser.

La Mort de Polydore (début du 17e siècle)Musée des Beaux-Arts de Lyon

La Mort de Polydore et La Vengeance d’Hécube

Début du 17e siècle, Chine, Macao (?), fils de coton, fils de soie, fils métalliques et satin de soie

Ces tentures inspirées de "l’Iliade", célèbre poème grec attribué à Homère, appartiennent à une suite de sept pièces qui formait initialement un décor continu.

La Vengeance d’Hécube (début du 17e siècle)Musée des Beaux-Arts de Lyon

Les épisodes représentés sur les deux tentures conservées au musée des Beaux-Arts de Lyon sont la vengeance d’Hécube, veuve de Priam, roi de Troie,..

La Mort de Polydore (début du 17e siècle)Musée des Beaux-Arts de Lyon

et celui de sa douleur lorsque celle-ci découvre, sur le rivage, le cadavre de son fils Polydore, tué par cupidité par son oncle Polymestor, roi de Thrace.

Ces tentures présentent plusieurs originalités. Elles sont brodées de fils de coton, de soie et de métal

Pour figurer les visages et les chairs, les brodeurs ont appliqué des pièces de satin peintes probablement par un autre atelier, peut-être occidental.

Une inscription en chinois a permis d’attribuer ces broderies à un atelier extrême-oriental.

L’interprétation des armoiries placées aux angles conforterait cette hypothèse : les tentures auraient appartenu à un gouverneur de Macao, alors enclave portugaise du Sud de la Chine, et dateraient les broderies du début du 17e siècle.

La Vengeance d’Hécube (début du 17e siècle), Provenant de la collection : Musée des Beaux-Arts de Lyon
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Vase à motifs de chardons (vers 1900) par Émile GalléMusée des Beaux-Arts de Lyon

Émile Gallé, Vase à motifs de chardons

Vers 1900, verre gravé avec applications, monture en bronze

Le musée présente un ensemble important d’œuvres d’Emile Gallé (1846-1904), acteur majeur du style Art Nouveau en France. Cet artiste a dominé les arts décoratifs de l’Exposition universelle de Paris en 1900, qu’il s’agisse de verre ou de mobilier.

Dans le domaine du verre, les pièces sont traitées en modèles uniques ou à tirage limité. Gallé met à profit sa science de la botanique pour reproduire fidèlement les espèces végétales et florales sur ses verreries.

Ce vase, orné d'un motif de chardon, est constitué de couches de verre superposées, de couleurs différentes, gravées pour être révélées successivement.

Il est monté sur un socle en bronze dessiné par Gallé lui-même.

Dans le but de promouvoir les industries d’art en Lorraine, Gallé fonde, en 1901, l’Association de l’École de Nancy avec un groupement d’artistes qui partagent ses conceptions sur l’art et l’artisanat.

Vide-poche "Fuseaux" (vers 1922) par Émile-Jacques RuhlmannMusée des Beaux-Arts de Lyon

Émile-Jacques Ruhlmann, Vide-poche « Fuseaux » 

Vers 1922, placage d’ébène de Macassar, marqueterie d’ivoire

Salle 134 : Objets d'art du 20e siècle par Musée des Beaux-Arts de LyonMusée des Beaux-Arts de Lyon

Émile-Jacques Ruhlmann est l’un des grands ébénistes français de la première moitié du 20e siècle.

Vide-poche "Fuseaux" (vers 1922) par Émile-Jacques RuhlmannMusée des Beaux-Arts de Lyon

Son travail est exposé pour la première fois au Salon d’Automne de 1913 mais il triomphe véritablement en 1925 à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris avec son « Hôtel du collectionneur » au luxe affirmé.

À l’issue de la manifestation, le musée des Beaux-Arts de Lyon lui achète directement ce meuble vide-poche à la structure très épurée.

Rectangulaire, le coffre ouvrant à deux portes et trois tiroirs est monté sur quatre pieds en fuseaux caractéristiques de la production de l’artiste.

Pour obtenir une forme plus légère, Ruhlmann les a placés à l’extérieur et les a surmontés d’une perle en ivoire, pour plus d’élégance.

Comme les ébénistes du 18e siècle, il a accordé un soin extrême au placage et à la marqueterie, partageant ainsi les ambitions des créateurs de la période Art Déco, désireux de renouer avec un artisanat de prestige.

Crédits : histoire

Musée des Beaux-Arts de Lyon
Réalisation : Mathilde Hospital - service communication, Marion Falaise - service culturel
Photos : © MBA Lyon - Alain Basset

Crédits : tous les supports
Il peut arriver que l'histoire présentée ait été créée par un tiers indépendant et qu'elle ne reflète pas toujours la ligne directrice des institutions, répertoriées ci-dessous, qui ont fourni le contenu.
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