Collection : Peintures flamandes & hollandaises

Brueghel, Rubens, Jordaens, van Loo, ... Les Flandres et les Pays-Bas sont représentés au musée des Beaux-Arts de Lyon par des chefs-d’œuvre ! Ces artistes ont largement emprunté leurs
sujets à la Bible ou à la mythologie gréco-romaine. Les collections permettent
d’évoquer le développement, aux 16e et 17e siècles, de différents genres
dans lesquels se spécialisent les peintres pour répondre à une demande
croissante de la bourgeoisie marchande en plein essor. Le primat de la peinture d’histoire s’efface au bénéfice du paysage, du portrait
et de la scène de genre. Marchands et banquiers se reconnaissent davantage dans
ces représentations du quotidien et en apprécient le pittoresque.

Deux têtes d'étude (1650), Anton Van DyckMusée des Beaux-Arts de Lyon

Deux têtes d’étude

Anton van Dyck, XVIIe siècle, huile sur papier marouflé sur bois 

Dans cette étude, il nous est donné d’envisager un seul et même modèle représenté sous deux angles différents, de trois quarts dos et de trois quart face.

En esquissant ces deux têtes d’un pinceau aussi vif que léger, le peintre fait la démonstration de sa capacité à rendre compte du mouvement des passions qui agitent l’âme humaine.

Van Dyck a réalisé un certain nombre d’études de têtes qui constituaient pour lui un répertoire dans lequel il pouvait puiser à l’occasion de la réalisation de commandes, à l’instar de Pierre Paul Rubens, qui fut sans doute son maître.

Portrait de femme (1625), Michel Jansz van Miereveld (ou Mierevelt)Musée des Beaux-Arts de Lyon

Portrait de femme

Michel Jansz van Miereveld, 1625, Huile sur toile

Ce tableau de Michel Jansz van Miereveld fait la démonstration du raffinement de ce portraitiste qui parvient à rendre compte des subtiles nuances du noir de l’habit de satin.

Cette jeune femme de 28 ans, si l'on en croit l'inscription placée en haut à droite devant la signature du peintre, au teint très pâle et aux yeux brillants, esquisse un léger sourire.

L’aisance du modèle est signifiée par sa parure constituée d’une imposante fraise en dentelle, d’une lourde chaîne et de précieux bijoux.

L'Avarice ou la Peseuse d'or par David III RyckaertMusée des Beaux-Arts de Lyon

L’Avarice

David
III Ryckaert, XVIIe siècle, huile sur bois

Dans cette oeuvre de David III Ryckaert, une vieille femme est occupée à compter et à peser des pièces d’or et d’argent...

C’est dans une perspective religieuse que le peintre de scènes de genre anversois dénonce l’un des sept péchés capitaux, L’Avarice.

La balance rappelle la pesée des âmes au moment du Jugement dernier...

La portée de cette dénonciation est redoublée par la présence d’un monstre à tête de cochon portant un sac que l’on imagine rempli d’argent, le Mammon ou démon de la richesse.

Le Coucher à l'italienne (1650), Jacob van LooMusée des Beaux-Arts de Lyon

Le coucher à l'italienne

Jan Van Loo, XVIIe siècle, huile sur toile 

Un nu d’un tel naturel dans un format aussi imposant qui se passe de prétexte mythologique relève à l’époque de van Loo d’une grande audace.

Candaule roi de Lydie montrant sa femme à Gygès (1646), Jacob JordaensMusée des Beaux-Arts de Lyon

Le peintre c'est inspiré d'un célèbre tableau de Jacob Jordaens, Le Roi Candaule montrant sa femme à Gygès, qu'il a pu admirer à La Haye à la fin des années 1640.

Dans cet épisode tiré des Histoires d’Hérodote, le roi se montre si fier de la beauté de son épouse qu’il propose à son confident, le fidèle Gygès, d’en admirer avec lui la plastique. Ils sont dissimulés derrière une tenture, alors que la jeune femme s’apprête à se coucher.

Le Coucher à l'italienne (1650), Jacob van LooMusée des Beaux-Arts de Lyon

Or, dans la toile de Jacob van Loo, nul élément qui renvoie à la fable, si ce n’est l’attitude même de cette femme nue arborant un modeste bonnet de nuit.

Le peintre va jusqu’à substituer aux voyeurs de la fable le spectateur même, qu’un regard de connivence de la femme semble inviter à la suivre.

Le message ou Dame lisant une lettre devant un messager (1658), Gérard Ter BorchMusée des Beaux-Arts de Lyon

Le message

Gérard Ter Borch, 1658, huile sur toile

Un commissionnaire vient d'apporter une lettre à une jeune femme ; villageois ou paysan, il est vêtu d'habits simples auxquels le foulard blanc noué autour du cou apporte une note d'élégance.

La femme porte une longue jupe grise ornée de dentelle noire et un manteau de lit de velours bleu bordé d'hermine ; sa coiffe nouée sous le menton laisse échapper des boucles blondes.

Plongée dans sa lecture, elle esquisse un léger sourire. Est-ce le billet d'un amant ?

Le motif de la lettre écrite ou lue est dans la peinture hollandaise du XVIIe siècle toujours en relation avec quelque histoire d'amour.

Dans cette toile exécutée vers 1658, on notera la sobriété dans l'anecdote et la simplicité de l'intérieur bourgeois élégant mais meublé sans ostentation.

Vierge à l'Enfant entouré d'anges (1509), Quentin MetsysMusée des Beaux-Arts de Lyon

Vierge à l’Enfant entourée
d’anges

Quentin
Metsys, 1509, huile sur bois

Les longs cheveux d'or de la Vierge se répandent sur son ample manteau d'un blanc immaculé, bordé d'un orfroi (riche bande de broderie d'or).

La robe, également blanche, symbole de pureté, est garnie de fourrure.

Le visage ovale aux traits fins est ceint d'un diadème de perles orné d'un rubis. D'un air tout intérieur, elle tient contre elle, enveloppé dans un linge, l'enfant Jésus qui nous regarde.

Trois anges les accompagnent : l'un joue du luth, un autre tend un œillet. Tous se tiennent sous une arche triomphale rehaussée de colonnes d'onyx et de cristal de roche orfévré.

Les grotesques du socle et les putti en grisaille tirant des guirlandes de fleurs attestent que Metsys connaissait les motifs de la Renaissance italienne, sans doute par des gravures.

Le charme délicat de la Vierge, l'extrême finesse dans le rendu des détails, le sentiment de recueillement rappellent l'art du grand peintre des Flandres, Jan van Eyck, un siècle plus tôt.

Le Grand marché à Haarlem (1673), Gerrit BerckheydeMusée des Beaux-Arts de Lyon

Le
Grand marché à Haarlem

Gerrit Berckheyde, 1673, huile sur bois

Le Grand marché à Haarlem vers l'église Saint-Bavon du Harlémois spécialisé dans les vues urbaines Gerrit Adriaensz Berckheyde restitue avec une grande précision la topographie et l’activité de sa ville.

On y devine l’enseigne de l’éditeur d’un des premiers journaux d’Europe, ainsi que le marché aux poissons, sur le pourtour d’une place animée de groupes de bourgeois devisant.

La délivrance de Saint-Pierre (XVIIe siècle), David le Jeune Teniers IIMusée des Beaux-Arts de Lyon

La
Délivrance de saint Pierre

David
Téniers II, XVIIe siècle, huile sur cuivre

David Téniers le Jeune prend beaucoup de libertés par rapport au texte du Nouveau Testament en relatant La Délivrance de saint Pierre.

Les soldats jouent aux dés dans une pièce baignée par une lumière diurne, alors que dans le texte biblique, la scène se déroule la nuit, pendant leur sommeil.

Le peintre prend le contre-pied de la tradition en associant une banale scène du quotidien à un sujet religieux...

...une histoire datant de l’antiquité à un décor caractéristique du XVIIe siècle.

David Téniers le Jeune peint un nombre considérable de scènes de genre représentant des villageois, mais aussi des buveurs et des joueurs donnant libre cours à leurs penchants les plus répréhensibles.

Loin d’être sévère, le regard porté par le peintre sur ces personnages n’en est pas moins empreint d’une certaine ironie.

L'Adoration des mages (1617), Pierre-Paul RubensMusée des Beaux-Arts de Lyon

L’Adoration des mages

Pierre
Paul Rubens, 1617, huile sur toile

Soutenu par sa mère, le minuscule enfant prend appui sur le crâne du roi agenouillé devant lui, qui lui baise respectueusement le pied.

Rarement cette scène de l'Adoration des Mages, si souvent représentée, aura été traitée avec autant d'humanité et de somptuosité.

Marie et Joseph ont trouvé refuge dans une grotte aménagée en étable, dont on aperçoit au fond une remise de brique et de bois.

L'humble couche de paille de la crèche contraste avec la magnificence de la coupe godronnée emplie de pièces d'or, et l'éclat des costumes des visiteurs venus de loin...

...riches manteaux garnis de fourrures, tunique d'un or éclatant, brocarts et damas.

Couleurs vives et contrastées, effets de matières, densité de la composition : à partir de diagonales et d'arabesques reliant les personnages et les plans, Rubens réalise une composition d'inspiration baroque.

Ce tableau, daté vers 1617-1618, était probablement destiné à une collection privée car son format en largeur ne permet pas d'imaginer qu'il ait pu orner un autel.

La Lapidation de saint Etienne (1625), Rembrandt Harmensz van RijnMusée des Beaux-Arts de Lyon

La Lapidation de Saint Etienne

Rembrandt, 1625, huile sur toile

C'est en 1625, que Rembrandt compose ce tableau, a 19 ou 20 ans, sa première œuvre aujourd'hui connue.

Elle dépeint le martyre de saint Étienne, jeune diacre de la communauté chrétienne de Jérusalem, qui fut condamné à mort par lapidation à la suite de faux témoignages (Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 7, 55-60).

Poussé hors des murs de la ville par la foule hostile, Etienne est encerclé par ses persécuteurs qui s'apprêtent à lui jeter des pierres.

Tombé à genoux, il semble invoquer le Ciel. Le rayon de lumière qui l'illumine pouvant faire allusion à une vision divine située hors champ.

Au cœur du tableau, il est plaisant d'observer sans doute le tout premier autoportrait de l'artiste, discrètement peint juste au-dessus de la tête de saint Etienne.

L'épisode est décrit dans un style violemment expressif. Une diagonale bien visible divise l'espace en deux zones de lumière fortement contrastées. L'effet de clair-obscur confère à la scène une atmosphère dramatique.

Les gestes suspendus des lapidateurs, la tension de leur corps, l'expression marquée de leur visage grimaçant et la calme béatitude du saint sont autant d'éléments qui dynamisent l'ensemble et théâtralisent l'instant.

Mercure et Argus (1620), Jacob JordaensMusée des Beaux-Arts de Lyon

Mercure
et Argus

Jacob
Jordaens, huile sur toile, 1620

Anxieux, les muscles tendus par l'attente, un jeune garçon a les yeux rivés sur un vieil homme qui semble assoupi, appuyé sur son bâton. Derrière eux, quatre vaches paissent ou nous regardent.

Ovide relate dans les Métamorphoses (I, 568-747) l'histoire de la jeune nymphe Io aimée par Jupiter. Celui-ci la protégea de la jalousie de Junon en la transformant en génisse blanche. Mercure déguisé en jeune berger a réussi à endormir son gardien nommé Argus.

Mercure déguisé en jeune berger a réussi à endormir son gardien nommé Argus. Au moment où ce dernier s'assoupit, Mercure saisit son glaive recourbé pour lui trancher la tête.

Dans ce tableau daté du début des années 1620, Jordaens se situe dans le courant du caravagisme qui marque alors profondément l'art européen. Il choisit de transposer le récit mythologique en une scène champêtre, traitée avec un réalisme appuyé.

N'est-ce pas l'instant qui précède le crime d'un vieillard sans force que Jordaens représente ici ? Le mythe n'est plus qu'un prétexte pour une représentation vivante, aux accents réalistes.

Enée retrouvant son père aux Champs Elysées (1600), Sebastian VrancxMusée des Beaux-Arts de Lyon

Enée retrouvant son père aux Champs Elysées

Sebastian Vrancx, XVIIe siècle, huile sur bois

Sébastien Vrancx, peintre flamand, peint ce tableau à la fin du 16e siècle. Il illustre un épisode de l’Enéide de Virgile, le récit des épreuves du troyen Enée, inspiré de l’Illiade et de l’Odyssée.

Enée retrouve son père, Anchise, aux Champs Elysée, lieu des Enfers grecs où les héros et les âmes vertueuses goûtent le repos après leur mort dans la mythologie.

Le style du peintre est inspiré de la Renaissance italienne, mais il apporte sa touche personnelle à la composition avec des animaux, des personnages aux vêtements colorés et des paysages décoratifs avec de nombreux détails.

Le jeu entre ombre et lumière, aux différents plans du tableau, met en évidence ses trois personnages centraux : Enée, son père Anchise et la Sybille, prêtresse d’Apollon, au moment de leurs retrouvailles.

L'Eau par Jan Brueghel l'Ancien, dit de veloursMusée des Beaux-Arts de Lyon

Le musée des Beaux-Arts de Lyon conserve une série complète des quatre éléments (L’Air, Le Feu, La Terre et L’Eau) peints entre 1606 et 1611 par Jan Brueghel l’Ancien, avec l’aide d’Hendrick van Balen.

L'Air, Jan Brueghel l'Ancien, dit de velours, 1611, Provenant de la collection : Musée des Beaux-Arts de Lyon
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La Terre, Jan Brueghel l'Ancien, dit de velours, 1610, Provenant de la collection : Musée des Beaux-Arts de Lyon
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Le Feu (1606), Jan Brueghel l'Ancien, dit de veloursMusée des Beaux-Arts de Lyon

Le feu

Jan Brueghel l'Ancien, dit de velours, 1606, huile sur bois

Ce tableau représentant l'allégorie du Feu fait partie d'un ensemble de quatre peintures illustrant le thème des Éléments, conservées au musée de Lyon.

Au centre apparaît Vénus dans la forge de son époux Vulcain, lui demandant des armes pour son fils Énée (Virgile, Énéide, chant VIII, vers 370-453).

A l'arrière, des forgerons s'activent devant les foyers et sur les enclumes. Il est formé d'un long couloir en ruine, dont la voûte affaissée laisse entrevoir un niveau supérieur.

L'inventivité du peintre paraît sans limites, et la précision dans le rendu des détails s'associe à une observation minutieuse des reflets métalliques. Les objets sont entassés, accumulés, donnant une impression de profusion.

C'est pour Jan Bruegel l'occasion de montrer son talent de miniaturiste dans la représentation d'objets métalliques, fragments d'armures, armes, vases, bijoux, coupes à boire, plats et chaudrons.

L'Air (1611), Jan Brueghel l'Ancien, dit de veloursMusée des Beaux-Arts de Lyon

L'air 

Jan Brueghel l'Ancien, dit de velours, XVIIe siècle, huile sur bois

Dans le tableau L’Air, Uranie, la muse de l’astronomie, est représentée avec une nuée d’oiseaux qui symbolisent l’élément aérien.

Dans le ciel, Apollon apparaît sur le char du Soleil et Diane sur celui de la Lune.

Les variétés et les espèces d’animaux les plus diverses sont peintes, locales comme exotiques...

...le dindon cohabitant avec l’autruche...

...et la chouette avec le perroquet.

La Terre (1610), Jan Brueghel l'Ancien, dit de veloursMusée des Beaux-Arts de Lyon

La terre

Jan Brueghel l'Ancien, dit de velours, XVIIe siècle, huile sur bois

Une grande variété de fruits, légumes, plantes ornementales ou nourricières, véritable inventaire des produits de la nature, apparait au premier plan de ce tableau.

Jan Brueghel répond à la soif de connaissance qui se développe à son époque. Plusieurs approches de la nature et du monde se complètent: paganisme antique, approche scientifique et foi chrétienne.

Cette finesse d’exécution a valu à l’artiste son surnom de «Brueghel de Velours».

Crédits : histoire

Musée des Beaux-Arts de Lyon
Réalisation : Floriane Leprêtre - service communication (déc. 2019)
Photos : © MBA Lyon - Alain Basset.

Crédits : tous les supports
Il peut arriver que l'histoire présentée ait été créée par un tiers indépendant et qu'elle ne reflète pas toujours la ligne directrice des institutions, répertoriées ci-dessous, qui ont fourni le contenu.
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