À l’occasion du 350e anniversaire de l’Opéra de Paris, le CNCS présente une exposition exceptionnelle consacrée à l’histoire du costume dans cette institution, depuis l’ouverture du Palais Garnier en 1875 jusqu’aux productions actuelles de l’Opéra Bastille. Ce sont plus de 150 costumes qui transportent le visiteur au cœur de l’Opéra et dévoilent tout le savoir-faire de ses ateliers, au rythme de cette déambulation historique révélant le faste et la beauté des costumes d’un des plus grands opéras du monde.
Salon d'honneur
Le parcours commence au salon d’honneur du musée, dans un décor évoquant la machinerie du Palais Garnier avec les cabestans, chers aux premiers techniciens venus de la marine.Les premiers costumes présentés sont ceux de Georges Wakhévitch pour une production de l’opéra de Gounod, "Faust", un des plus grands succès du répertoire de l’Opéra national de Paris.
Salle 1
Cette salle « historique » met en lumière les costumes des premières productions du Palais Garnier à partir de 1875, formant ainsi le début de la collection du CNCS. Ces costumes sont les plus anciens présentés dans l’exposition et sont émaillés à l’intérieur de marques, tampons, étiquettes qui témoignent de leur parcours et leur utilisation pendant des décennies, pour certains jusqu’aux années 60.
Salle 2
Cette salle présente les costumes créés sous la direction de Jacques Rouché. Le directeur supprime le principe du dessinateur de costume unique à l’Opéra et engage des équipes différentes selon les productions. Ainsi, on retrouve ici des pièces imaginées par des artistes comme Léon Bakst, Raoul Dufy ou encore Jean Cocteau.
Salle 3
Les années 50 marquées par l’après-guerre, sont en matière d’esthétique scénique une époque brillante avec le travail des peintres de l’École de Paris. Maurice Lehmann, succède à Jacques Rouché en 1945 et met en scène trois productions devenues légendaires, "Les Indes galantes", "Obéron", "La Flûte enchantée", par leurs décors et costumes. Il ouvre une période de renouveau par des artistes de cette mouvance aussi bien dans le dessin que pour les textiles et les techniques de couture. Pour la première fois sont utilisés des matériaux synthétiques, notamment des éléments décoratifs en matière plastique, comme les cabochons blancs donnant l’illusion de la perle présents sur la ceinture du costume d’un seigneur dans "Obéron".
Salle 4
Dans cette salle, plusieurs belles collaborations entre Serge Lifar et les peintres de l’école de Paris. Le ballet "Salade" en 1935, arlequinade dans l’esprit commedia dell’arte, est mis en lumière par les décors et les costumes d’André Derain. Ce succès permettra à l’Opéra d’instaurer la tradition des spectacles composés uniquement de ballets.
Salle
5
Dans ces années contrastées, sur un fonds de répertoire, le Palais Garnier connait de nouvelles productions brillantes d’opéras avec en vedette de ces années 1960 "Carmen". Passée de la salle Favart de l’Opéra-Comique au Palais Garnier, cette belle espagnole restera sur scène pendant de nombreuses années et bientôt présentée à l’Opéra Bastille. 1963 est une année faste avec l’entrée au répertoire de grandes productions comme "Don Carlos" et "Tannhäuser".
Salle 6
L’arrivée du directeur Rolf Liebermann en 1972 donne au Palais Garnier sa réputation internationale. Ce sont dorénavant les metteurs en scène qui imposent leurs équipes pour les décors, les costumes et les lumières. Les Ateliers de décors et de costumes sont rénovés. Le travail sur les tissus devient de plus en plus important et sophistiqué comme les deux robes d’Elektra ornées d’une multitude de matières assemblées savamment.
Salle 9
Les années 80 sont marquées par le projet de l’Opéra Bastille. Le nouvel opéra se distingue par ses équipements innovants et modulables, tant techniques que scéniques, à la forte capacité d’alternances. La salle principale offre 2745 places au lieu de 1700 au Palais Garnier.
Ce sont des années fastes pour les costumes avec des productions aux esthétiques très baroques et la tendance de plus en plus forte d’un travail de matières et de décoration sur textile, comme les deux robes manteaux crées par Florica Malureanu pour "Boris Godounov" (1984) et "Robert le Diable" (1985).
Salle 10
L’arrivée d’Hugues Gall à la direction de l’Opéra en 1995 s’accompagne d’un changement de rythme et d’échelle dans la programmation des spectacles avec 350 représentations par an.
Il fait appel à des metteurs en scène confirmés, souvent peu connus en France, gages d’un renouveau esthétique et d’une renommée internationale. Quelques-uns deviendront des invités réguliers, comme l’américaine Francesca Zambello, qui signe huit productions dans des mises en scène à grand spectacle comme "Salammbô" ou "La Guerre et la
Paix" ou Robert Carsen pour Capriccio.
Salle 11
La direction de Gérard Mortier apporte d’importantes évolutions esthétiques dans les productions tant dans le choix des œuvres que dans leur traitement artistique. De culture flamande et ancien directeur du Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, il met en œuvre sa vision résolument moderniste et contemporaine de l’art lyrique en invitant de jeunes metteurs en scène venus du théâtre. Animé par sa volonté d’actualisation, les productions montées signent l’entrée en scène de vêtements contemporains comme "Don Giovanni" en 2006 avec un complet en lainage pour le rôle principal et Donna Anna habillée d’une blouse de travail en coton.
Salle 12
Depuis 2014, les tendances artistiques très contemporaines se confirment avec la direction de Stéphane Lissner et sa programmation d’œuvres mises en scène par des artistes venus du théâtre.
Les metteurs en scène cherchent davantage une transposition intemporelle de l’œuvre et au lieu d’une référence historique.
Chargés d’interpréter un opéra, ils s’interrogent plus largement sur comment montrer une œuvre de nos jours et de quelle façon
ils peuvent, dans leur dramaturgie, en relier le thème au monde actuel.
Salle 13
La dernière salle met en lumière le ballet sur les scènes du Palais Garnier et de l’Opéra Bastille des années 50 jusqu’à nos jours. Tutus romantiques et pourpoints classiques de "Giselle" (1949) se mêlent aux créations originales comme "Play" d’Alexander Ekman (2017) ou "Sous apparence" de Marie-Agnès Gillot (2012). Un petit clin d’oeil version haute couture avec Christian Lacroix pour "Shéhérazade" de Blanca Li (2001) et Karl Lagerfeld pour "Brahms-Schönberg quartet" de Balanchine (2016).
www.cncs.fr