Visite virtuelle de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle

La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle est une construction romane avec des influences françaises. Organisée comme une église de pèlerinage, elle présente un plan en forme de croix latine traditionnelle, et est dotée d'une nef et d'un transept triples.

D'est en ouest, l'intérieur de la nef principale mesure environ 94 mètres de long. Son transept est d'une largeur insolite pour une église de pèlerinage et mesure 30 mètres du nord au sud, ce qui en fait la plus grande église romane d'Espagne.

La nef centrale est couverte d'une voûte en berceau, et les nefs latérales, de voûtes d'arêtes. La haute voûte est divisée par d'élégants arcs en plein cintre soutenant un triforium, ce qui donne aux nefs une impression de légèreté et de lumière inhabituelle dans les églises romanes de la même époque. La clarté est accentuée par la très grande fenêtre de la façade principale.

Le tombeau de l'apôtre saint Jacques se trouve en dessous du maître-autel. La structure romane de l'édifice reste donc essentiellement inchangée. Aujourd'hui, la salle est dominée par un dais sculpté et la majestueuse pièce d'orfèvrerie baroque qui entoure la statue en pierre de saint Jacques assis, exécutée par maître Mateo. Dans le déambulatoire, quelques marches permettent aux pèlerins d'aller l'embrasser.

La crypte se trouve juste en dessous du maître-autel. Elle comprend un petit couloir, un lieu de prière et les vestiges de l'édicule romain où a été découvert, au IXe siècle, le sépulcre censé renfermer les reliques de l'apôtre et de ses disciples. C'est en ce lieu que repose la châsse des reliques de saint Jacques.

Le célèbre botafumeiro (encensoir, en galicien) de la cathédrale est suspendu à un mécanisme de poulie du XVIe siècle fixé à la voûte.

Installée au XVIe siècle, la Porte Sainte n'est ouverte que pendant les années jacquaires (années dont le 25 juillet, fête de la Saint Jacques, tombe un dimanche). Elle est flanquée de deux statues auparavant intégrées à l'ancien chœur de l'église réalisé par maître Mateo. Des plaques de bronze ont été installées en 2004, année sainte.

Chapelle centrale du déambulatoire, qui est aussi la première partie de la cathédrale à avoir été construite, autour de 1075. À l'entrée se trouvent les chapiteaux constitutifs de la cathédrale portant deux inscriptions latines : "Cette église a été construite sous le règne du roi Alphonse" et "La construction a commencé à l'époque de l'évêque Diego". Autrefois, les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle se rendaient dans cette chapelle pour se confesser en différentes langues et recevoir la Compostela, attestation du pèlerinage.

Sa construction a commencé à la fin du XVIIe siècle. Cette chapelle devait être la nouvelle sacristie de la cathédrale, mais l'archevêque Monroy est revenu sur la décision du chapitre de la cathédrale préférant y installer un autel dédié à Notre-Dame du Pilier. Son marbre finement sculpté est décoré d'étoiles et de coquilles Saint-Jacques.

Construite en 1521 par Juan de Mondragón, elle est également connue sous le nom de chapelle de la Piété ou de Santa Cruz, soit le nom de son patron, le marquis de Santa Cruz. La chapelle est dominée par un magnifique retable en terre cuite représentant la Déploration du Christ. Cet ouvrage a été réalisé à Séville en 1526 par le bourguignon Miguel Perrín.

La pierre tombale de Théodemir, évêque d'Iria, datant de 847, a été découverte lors des fouilles archéologiques effectuées dans la cathédrale en 1955. Elle est conservée aujourd'hui dans un coin du transept, avec une image de saint Jacques en pèlerin datant du milieu du XVe siècle, qui appartenait à l'archevêque Nuñez de Isorna.

Grande fontaine préromane exposée dans un coin du côté sud-est de la basilique. La légende veut qu'en 997, le chef militaire musulman andalou Almanzor y aurait fait boire son cheval.

Le porche de la Gloire s'élève à l'entrée ouest de la cathédrale. Considéré comme l'un des plus grands chefs-d'œuvre du monde, il a été réalisé par maître Mateo. Les représentations en pierre polychrome comportent des éléments d'influence française, italienne et espagnole, et préfigurent la sculpture gothique.

Y sont représentées des scènes des Saintes Écritures, de l'Apocalypse et du Jugement Dernier, que les fidèles qui entraient dans l'église n'avaient aucun mal à reconnaître. Les linteaux du porche de la Gloire ont été installés par maître Mateo le 1e avril 1188, comme on peut le lire sur les inscriptions qui y sont gravées.

Inauguré en 1928, le musée était le premier du genre en Espagne. Ses collections se sont constituées progressivement et comprennent des objets de la cathédrale, des biens culturels meubles et des pièces archéologiques issues de la basilique. Visiter le musée permet d'accéder à des salles uniques transformées en espaces d'exposition, comme la chapelle des Reliques, le trésor, le cloître et le palais de Gelmírez.

Les galeries consacrées aux œuvres de maître Mateo, ainsi que les tapisseries et les collections d'argenterie du musée, sont particulièrement remarquables. Le Botafumeiro (l'encensoir de la cathédrale) y est également exposé lorsqu'il n'est pas utilisé.

Le musée de la cathédrale abrite une grande collection de tapisseries réalisées par différents artistes et datant de diverses périodes. Par exemple, quatre tapisseries flamandes du XVIe siècle représentant des scènes de la deuxième guerre punique sont exposées dans la salle capitulaire. Leurs motifs s'inspirent des dessins de Jules Romain et de Giovan Francesco Penni. Cette collection faisait probablement partie de l'important patrimoine laissé par le célèbre chanoine Pedro Acuña y Malvar en 1814.

Le cloître Renaissance du XVIe siècle a été conçu dans un style plateresque (du terme "platero", qui signifie "orfèvre"). Ses quatre grandes galeries sont dotées d'un magnifique plafond à voûte étoilée et de belles crêtes, tandis que les pierres tombales des chanoines au sol retracent l'histoire fascinante de la cathédrale. Les anciennes cloches de la tour de l'horloge sont exposées dans la cour centrale du cloître, y compris la première cloche Berenguela, visiblement fissurée.

Au centre de la cour trône la Fons Mirabilis, la fontaine romane en granit installée autrefois à l'entrée nord de la cathédrale, surnommée Porte du Paradis. Selon le Codex Calixtinus, jusqu'à 15 pèlerins pouvaient s'y tenir en même temps et se laver de la poussière de la route avant d'entrer dans la cathédrale.

Cette partie du cloître abrite de nombreuses sépultures royales, dont celles de Bérengère de Barcelone, de Ferdinand II d'Aragon et d'Alphonse IX, roi de León et de Galice. Le retable de la chapelle des reliques accueille une importante collection d'orfèvrerie médiévale et du début de l'ère moderne, dont certaines des œuvres d'art les plus importantes de la cathédrale.