Le château d’Angers se dresse sur un promontoire rocheux qui domine la Maine. Découvrez les traces d’une occupation qui remonte au Néolithique, les remparts défensifs et les dix-sept tours de la forteresse de Saint-Louis, les élégants bâtiments et jardins des ducs d’Anjou, ainsi que la célèbre tapisserie médiévale de l’Apocalypse.
Le château d'Angers est ouvert à la visite par le Centre des monuments nationaux.
L'histoire du château d'Angers
Les premières traces d’occupation attestent de la présence humaine sur le promontoire rocheux dominant la Maine dès 4000 avant notre ère. Le site a ensuite été occupé par les gaulois puis les romains. A l’époque romane (Xe-XIIe siècles), est édifié un vaste palais comtal dont le mur de la grande salle et la petite chapelle Saint Laud sont les seuls vestiges.
La forteresse est quant à elle construite à partir de 1230, pendant la régence de Blanche de Castille. Ses remparts, long de près d’un demi kilomètre, scandés de dix-sept tours de schiste et de calcaire, affirment clairement sa vocation dissuasive.
Les ducs d’Anjou résident par intermittence dans la forteresse aux XIVe et XVe siècles.
Si Louis Ier d’Anjou modernise le palais comtal et Louis II construit la chapelle, le roi René, quant à lui, édifie le logis royal (1435-1440) ainsi que le châtelet (1450) qui ferme l’ensemble de la cour seigneuriale de manière ostentatoire. A cette époque sont disséminées dans les jardins des architectures légères et une extraordinaire ménagerie, rassemblant animaux domestiques et exotiques.
A la fin du XVIe siècle, pour adapter la forteresse aux progrès de l’artillerie, notamment à l’apparition du canon, les tours ont perdu une vingtaine de mètres et leurs toits en poivrière, donnant au château sa silhouette actuelle.
Pendant sept siècles, la forteresse a été un lieu de détention.
Fouquet, arrêté à Nantes par d’Artagnan, y a été enfermé en 1661.
Le château a abrité la prison départementale jusqu’en 1856 puis a été utilisé comme casernement jusqu’au milieu du XXe siècle.
Depuis 1954, la forteresse abrite dans une galerie spécialement construite à cet effet et totalement réaménagée afin d’en garantir des conditions optimales de conservation, un chef d’œuvre unique au monde : la tapisserie de l’Apocalypse.
La tapisserie de l'Apocalypse: une commande exceptionnelle
Cette tapisserie est la plus ancienne de cette dimension (plus de 100 m) qui subsiste aujourd’hui. Œuvre de grand prestige, elle a été commandée en 1375 par le duc Louis Ier d’Anjou, frère du roi Charles V, et réalisée en 7 ans, un délai rapide pour une œuvre de cette ampleur. Jean de Bruges, peintre du roi, en a donné les cartons.
Entièrement tissée en laine, elle était à l’origine constituée d’un ensemble de six tapisseries de 6 mètres de haut sur 23 mètres de long. Chaque pièce débute par un grand personnage suivi de deux registres de sept scènes entre une bande de ciel et une bande de terre.
L'histoire mouvementée de la tapisserie
Lors du mariage de Louis II, fils du commanditaire, avec Yolande d’Aragon en 1400, la tenture est tendue dans la cour de l’archevêché d’Arles et un contemporain témoigne de sa grande beauté. Elle est léguée à la cathédrale d’Angers en 1480 par le dernier duc d’Anjou, le roi René.
A la fin du XVIIIe siècle, jugée démodée, elle subit de graves mutilations.
Lorsque sa véritable valeur est reconnue au milieu du XIXe siècle, elle est restaurée.
En 1954, la tenture revient au château, que les militaires viennent de quitter.
Le sujet
Cette tapisserie illustre l’Apocalypse de saint Jean ou « Livre des Révélations », le dernier texte du Nouveau Testament donc de la Bible.
Écrit à la fin du premier siècle de notre ère, ce texte relate les visions prophétiques de saint Jean et la lutte entre le Bien et le Mal : après le cortège de catastrophes s’abattant sur l’humanité, éclatera le triomphe du Christ.
La tapisserie évoque aussi avec réalisme le contexte de sa création : les ravages de la guerre de Cent Ans, la famine, la peste...
La tapisserie révèle trois séries de sept fléaux.
D’abord, l’ouverture des sept sceaux du Livre des Révélations : à chaque sceau brisé correspond un fléau. Les premiers sont les quatre cavaliers de l’Apocalypse (1ère pièce, registre du bas).
Puis, lorsque résonnent les sept trompettes, les éléments naturels se déchaînent (2e pièce). Enfin, les sept flacons versés sur la terre par les anges achèvent la série des fléaux (5e pièce).
Sur la 3e pièce apparaissent l’histoire des deux Témoins et celle de la Femme échappant à Satan. Figuré par un dragon et entouré de deux acolytes, celui-ci séduit les hommes sur la 4e pièce. Son élimination et la destruction de Babylone, l’arrivée sur terre de la Jérusalem Céleste symbolisant le Paradis attestent, sur les 5e et 6e pièces, de l’issue heureuse des Révélations de saint Jean.
Outre la tapisserie de l'Apocalypse, présentée en permanence, le château abrite une centaine de pièces de tapisserie provenant du trésor de la Cathédrale d'Angers et complété par des acquisitions du Ministère de la Culture et de la Communication qui font l'objet d'expositions temporaires. Dans cette collection figurent "la Dame à l'orgue", "la Penthésilée", "les Mille-fleurs dite des Ardilliers", des "Verdures" ...
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