Impression III (Concert) (1911), Wassily KandinskyStädtische Galerie im Lenbachhaus and Kunstbau
Kandinsky peint Impression III (Konzert) le lendemain d’un concert du compositeur Arnold Schönberg qu’il va écouter avec Franz Marc le 2 janvier 1911 à Munich et qui le fascine.
Ce tableau montre que les « impressions de nature extérieure » selon Kandinsky sont de nature aussi bien optique qu’acoustique et donnent à voir les relations entre la musique et la peinture.
Grâce à cette faculté synesthésique, Kandinsky qui associe le sens de l’ouïe à celui de la vue est submergé par ce qu’il nomme « l’Audition colorée ».
Über Das Geistige in der Kunst (Du Spirituel dans l'Art) Über Das Geistige in der Kunst (Du Spirituel dans l'Art) (1912), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou
Dans son ouvrage Du spirituel dans l'art et dans la peinture en particulier (1912) qui entend jeter les bases d'une véritable « grammaire » des couleurs et des formes, Kandinsky démontre son attachement à la théorie moderne des « correspondances » et à l'un de ses aspects majeurs : la synesthésie.
S'appuyant sur des sources scientifiques et ésotériques, Kandinsky compare la palette de couleurs aux timbres liés à chaque instrument et fait de ce phénomène de synesthésie le fer de lance d'une esthétique de la « dissonance ».
En suivant son intuition, sa peinture invite au libre jeu d'accords contradictoires.
Mit dem schwarzen Bogen (Avec l'arc noir) (1912), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou
Kandinsky a théorisé ce phénomène de synesthésie dans son traité fondateur, dans lequel il définit un langage de formes et de couleurs qui interagissent entre elles, se défend auprès de ses détracteurs qui lui reprochent de peindre la musique.
Selon lui, l’analogie entre la peinture et la musique repose essentiellement sur les lois de la composition abstraite.
Impression V (Parc) (1911), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou
Comme il l’écrit dans son traité :
« La peinture a, dans ce sens, rattrapé la musique et les deux ont une tendance croissante à créer des œuvres « absolues », c'est-à-dire des œuvres « objectives » qui naissent d’elles-mêmes en tant qu’êtres autonomes conformément aux lois de la nature ».
