Théâtre du bastion des ÉchosFondation du patrimoine
Une histoire militaire mouvementée
Située aux confins de la Navarre, du Royaume de France et de l'Espagne, Navarrenx préserve son indépendance en érigeant ses remparts dès le XVIe siècle. Finalement rattachée au Royaume de France, cette situation stratégique est renforcée.
Une situation stratégique
Situé près d'un gué sur le Gave d'Oloron, le site de Navarrenx est habité depuis les premiers siècles de notre ère. À partir du XIe siècle, la ville passe sous la juridiction de la Vicomté de Béarn alors que sur la rive opposée du Gave commence la Vicomté de la Soule. Elle devient également un point de passage important pour les pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Navarrenx devient une bastide dès 1316, elle en a conservé les caractéristiques architecturales jusqu'à nous.
Plan de Navarrenx en boisFondation du patrimoine
Resté à l'écart des conflits pendant la guerre de Cent Ans, le Béarn connaît de violents troubles au XVIe siècle lorsque ses princes deviennent rois de Navarre.
Le royaume, affaibli, est convoité par la couronne d'Espagne qui ravage la région à plusieurs reprises.
C'est dans ces circonstances qu'Henri II d'Albret décide de faire fortifier Navarrenx, selon des techniques rapportées d'Italie lors des guerres menées aux côtés de François Ier.
Cette enceinte, édifiée entre 1542 et 1549, fait de Navarrenx la première cité bastionnée de France !
Maison dite de Jeanne d'AlbretFondation du patrimoine
Jeanne d'Albret, reine de Navarre, fille d'Henri II et mère d'Henri III de Navarre, futur Henri IV de France, aurait, selon la tradition, résidé dans cette demeure en pierre.
Si ses fenêtres à meneaux témoignent bien d'une construction Renaissance, rien n'atteste réellement de son passage en ces murs, puisque les rois de Navarre ont une maison dans le centre de la bastide.
Des fortifications inédites et performantes
Les installations défensives de Navarrenx sont d'une telle qualité que lorsque Vauban vient les inspecter en 1685, il ne trouve rien à ajouter ! Au sud de la citadelle, se trouvent le pont permettant de traverser le Gave et la porte Saint-Antoine donnant accès à la ville. Cet ensemble est protégé par le demi-bastion de la Cloche.
Poudrière et toits de NavrrenxFondation du patrimoine
C'est sur ce bastion qu'est construite, en 1580, la poudrière. La poudre, comme les armes, étant jusqu'alors stockée dans les bas-côtés de l'église Saint-Germain, transformée en temple protestant depuis 1555.
Bastion des Contre-MinesFondation du patrimoine
Le Bastion des Contres-mines est le plus élaboré de tous les bastions de la cité. Des souterrains y ont été creusés, ils permettent de faire le tour du bastion en interne et surtout d'écouter si l'ennemi n'est pas en train de saper ou miner le mur d'enceinte : d'où son nom de "Contre-mines".
Muraille NordFondation du patrimoine
Les murailles nord de la ville font face à un vaste glacis.
Assiégée en 1569, lors des guerres de Religion, la bastide protestante résiste aux catholiques. C'est le seul siège connu par Navarrenx.
Du royaume de Navarre au royaume de France
Avec l'accession d'Henri IV au trône de France, la Navarre est rattachée à la France. Mais c'est seulement sous le règne de Louis XIII que la Navarre, protestante, est totalement intégrée au royaume et ramenée dans le giron de l'Église catholique. Navarrenx est transformée en ville de garnisons pour protéger la frontière avec l'Espagne. Ce bâtiment de l'Arsenal est le symbole de cette transition.
Arsenal de NavarrenxFondation du patrimoine
Érigé, en 1680, à l'emplacement de la Maison des rois de Navarre, tombée en ruine, il offre aux troupes du roi de France plus de 800 m² pour entreposer leurs équipements et munitions.
Les armes sont transportées en ce lieu depuis l'église Saint-Germain qui retrouve ainsi pleinement sa fonction première.
À cette époque, la citadelle est gouvernée par Paul de Batz frère ainé du célèbre d'Artagnan, mousquetaire du roi et héros d'Alexandre Dumas.
Caserne Saint-AntoineFondation du patrimoine
De carrefour commercial, Navarrenx devient principalement une ville de garnison, comme en témoignent les casernes Saint-Antoine, construites de 1658 à 1824.
Elles accueillent 344 soldats, mais la bastide en compte jusqu'à 2000 en période de troubles. Ces derniers sont alors logés chez l'habitant.
Fontaine MilitaireFondation du patrimoine
La bastide est alimentée en eau par une source qui arrive au cœur de la ville.
Appelée Fontaine militaire, elle donne 1700 litres d'eau par heure en été. Son origine est inconnue même aujourd'hui, ce qui a permis d'éviter toutes tentatives d'empoisonnement lors de conflits.
Bouchée au milieu du XXe siècle pour éviter les épidémies de fièvre typhoïde, elle est finalement remise à jour en 1989.
Ses étranges décors de griffons ont été remis en place. Le plus imposant serait, selon la tradition locale, un portrait de Jeanne d'Albret...
Un patrimoine à préserver
De nombreux autres travaux de valorisation du patrimoine militaire de la ville ont été entrepris depuis le milieu du XXe siècle.
C'est le cas de ce théâtre de verdure aménagé au sein du bastion des Échos (le bien nommé). Il a été intégralement dégagé par des bénévoles. Il doit son nom, à l'origine, aux échos produits par les cris poussés à travers les meurtrières, percées dans ses murs, au XIXe siècle.
Porte Saint-Antoine de NavarrenxFondation du patrimoine
La porte Saint-Antoine a également bénéficié d'une remise en état avec le soutien de la Fondation du patrimoine.
Arsenal de NavarrenxFondation du patrimoine
L'Arsenal est le dernier exemple en date de ces travaux de sauvetage. Menaçant de s'affaisser depuis le début des années 2010, il a été sélectionné parmi les projets emblématiques de la Mission Patrimoine en 2018 et restauré en 2019.
Navarrenx parmi les plus beaux villages de FranceFondation du patrimoine
Découvrez en vidéo Navarrenx qui appartient désormais à l'association "Les Plus Beaux Villages de France".
Tous nos remerciements à l'Office de Tourisme Béarn des Gaves, aux membres de l'association Cercle Historique de l'Arribère et au Comité Régionale de Tourisme de Nouvelle-Aquitaine pour leur aide précieuse dans la rédaction de ce contenu.
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