Voyages et travaux préparatoires

L’importance de l’aquarelle et de l’encre de Chine

Grüne Frauen (Femmes vertes) (1907), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Les diverses expérimentations techniques (bois, linogravure, dessin, peinture sur verre, peinture murale, …) menées par l’artiste tout au long de sa vie pour trouver la forme adéquate au contenu qu’il souhaitait exprimer témoignent de son esprit d’ouverture et de recherche. 

Etude pour Eingang (1917), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Cet esprit se manifeste aussi dans son goût pour les voyages et dans sa manière de créer avec de nombreuses études préparatoires.  

Carnet 1 (voyage en Vologda) Carnet 1 (voyage en Vologda) (1889), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

De son voyage fondateur en Vologda, Kandinsky rapporte un carnet agenda de 251 feuillets qui comportent de nombreux dessins et de nombreuses notes manuscrites. 

Arabische Stadt (Ville arabe) (1905), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Cette manière de travailler en extérieur, Kandinsky la poursuivra durant sa vie nomade en Europe et en Afrique du nord avec Gabrielle Münster avant leur retour en Allemagne en 1908 comme lors d’autres voyages comme celui effectué en Adriatique avant de quitter définitivement l’Allemagne en 1933. Il réalise alors de petites peintures mais aussi des dessins, des croquis, des esquisses, des études qui sont comme autant de notes de voyages

Composition scénique IV - Figure noire (c. 1809), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Dès 1908, Kandinsky réalise également des œuvres qui sortent du cadre de la peinture de chevalet, comme ses « compositions scéniques », des pièces musicales pour lesquelles il rédige des textes et des musiques, crée des scénographies et des chorégraphies à l’aquarelle, la gouache et l’encre de Chine. 

Portrait de Vassily Kandinsky en blouse de peintre Portrait de Vassily Kandinsky en blouse de peintre (c. 1910), AnonymeCentre Pompidou

En 1909 Kandinsky fait une expérience décisive en rentrant un soir dans son atelier à Munich après avoir travaillé sur une étude. Ravi par une vue inattendue, celle d’une toile mystérieuse dont il n’arrive pas à saisir les formes, il découvre qu’il s’agit d’un de ses tableaux posés à l'envers.    

Improvisation XIV (1910), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Il va alors s’affranchir de la réalité visuelle pour faire une large place aux couleurs et aux formes. Improvisation 14 est réalisée quelques mois après en 1910. C’est dans le dessin préparatoire de cette œuvre que l’on trouve le sujet du tableau. 

Dans un paysage aux arbres élancés, deux chevaliers armés et leurs montures se font face. La couleur, cernée de noir, crée le dynamisme et sur le fond bleu ciel convergent les forces des deux protagonistes. 

Le tableau répond au seul principe d’une nécessité intérieure qui en motive les couleurs et les formes.     

Sans titre (1913), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

On considère généralement que Kandinsky a peint la première œuvre abstraite en 1910, une aquarelle que Kandinsky aurait antidatée pour être certain de s’attribuer la paternité de cette invention abstraite. 

Cette aquarelle daterait peut-être plutôt de 1913 et serait une étude pour l’œuvre Composition VII de la même année.    

Almanach Der blaue Reiter (1911), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Kandinsky utilise régulièrement l’aquarelle, la gouache et l’encre de chine sur papier pour ses travaux préparatoires, comme pour l’Étude pour la couverture de l’Almanach du Cavalier bleu (1911)  ou l’Étude pour le  carré noir (juillet 1923).

La place Zoubovsky à Moscou (c. 1930), AnonymeCentre Pompidou

En 1914, alors que la guerre éclate, Kandinsky quitte Munich pour se réfugier en Suisse, puis part à Moscou. 

Place Zoubovsky (1915), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Durant cette période il peint peu, privilégiant, pour des questions matérielles, le dessin et les œuvres sur papier.   

Etude pour Moscou I (1916), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

L’originalité du fonds Kandinsky au Centre Pompidou réside surtout dans l’ensemble d’œuvres sur papier de sa période moscovite (1915 – 1921).  Réalisés pendant la guerre à laquelle succède la révolution bolchévique, ces dessins appartiennent à un contexte économique peu propice.     

Einfach (Simple) (1916), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Kandinsky les emporte avec lui lorsqu’il fuit Moscou en 1921. Avec son dépouillement et la dissociation radicale des lignes et des couleurs, l’aquarelle sur papier, Einfach (Simple),1916, rend compte de la richesse de la production de cette époque. 

Dans cette recherche de simplicité, Kandinsky tire de façon radicale les conséquences des principes mis en place avec le passage à l’abstraction et, surtout, parvient à une maîtrise gestuelle qui rappelle aussi la calligraphie orientale. 

Gelb-Rot-Blau (Jaune-rouge-bleu) (1925), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Gelb-Rot-Blau (Jaune-rouge-bleu), réalisée en 1925, est l’œuvre la plus importante de la période du Bauhaus.    

Le titre indique la thématique des trois couleurs primaires et leur correspondance avec trois formes géométriques fondamentales, le triangle, le cercle et le carré.     

Dessin pour Point et ligne sur plan (1925), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Kandinsky a achevé la même année son traité Point et ligne sur plan et cette œuvre est la transposition de ses théories, avec un grand nombre de dessins à l’encre de Chine sur papier. 

Bild XVI. Das Grosse Tor Von Kiew (Tableau XVI. La grande Porte de Kiev), dessin préparatoire pour la mise en scène de Tableaux d'une exposition de Modeste Moussorgski (1928), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Pendant sa période d’enseignement au Bauhaus, de 1922 à 1933, Kandinsky  produira surtout un nombre impressionnant de dessins et d’aquarelles dont témoignent encore ses Cours du Bauhaus ainsi que ses nombreuses études et dessins préparatoires  pour la mise en scène de Tableaux d’une exposition

Lydia Ivanovna Kojevnikova tenant dans ses bras son petit-fils Alexandre Kojève Lydia Ivanovna Kojevnikova tenant dans ses bras son petit-fils Alexandre Kojève (1903), Gotlieb, B.Centre Pompidou

Une lettre de Kojève à Kandinsky datée du  20 septembre 1931, indique l’importance de l’aquarelle pour Kandinsky : 

« Cher Oncle Vassia, 
J’ai reçu en parfait état tes 7 aquarelles. Je les porterai personnellement au début du mois d’octobre [à la galerie de France] pour éviter tout malentendu. J’ai immédiatement défait le colis et j’ai été frappé par le tableau (n°432, 1931) Fleckig; je trouve que c’est une de tes meilleures œuvres (aquarelles). Encore de quelque chose de tout à fait nouveau. Je ne peux pas expliquer en ce moment en quoi consiste ce nouveau, mais on le sent immédiatement ». 

Sans titre (1944), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

À Paris, où il passe les onze dernières années de sa vie, Kandinsky peint et surtout dessine beaucoup, constituant un important corpus d’œuvres dont le point commun est de s’inspirer d’images issues de la biologie. 

Sans titre (1944), Kandinsky, VassilyCentre Pompidou

Plus de 500 dessins, aquarelles, gouaches, carnets de dessins,  encre de Chine et mine graphite sur papier (comme Sans titre en 1944)  constituent une des grandes richesses du fonds Kandinsky au Centre Pompidou aux côtés d’une centaine de peintures.  

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